Port de signes religieux, contestations des enseignements… Selon les chiffres communiqués mardi par l’Education nationale, 935 cas d’atteinte à la laïcité ont été recensés entre septembre 2019 et mars 2020. Le collège concentre le plus grand nombre de cas, devant le primaire.

« J’ai le sentiment qu’on est plutôt sur une stagnation », analysait cependant ce mardi le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, en marge du séminaire organisé dans le grand amphi de la Sorbonne, à Paris, dans le contexte d’une année scolaire tronquée par la crise sanitaire du Covid-19.

Une remontée des cas en hausse dans le primaire

Comme l’an dernier, c’est au collège que le nombre d’atteintes est le plus élevé (45 % des faits recensés), mais il augmente en proportion au niveau du primaire (37 %). Un phénomène lié à « l’augmentation des remontées des cas dans le premier degré, qui auparavant étaient moins signalés », relève l’inspecteur et référent laïcité de l’académie d’Amiens, Jérôme Damblant.

Parmi les faits recensés, très variés, les référents laïcité ont eu à connaître des contestations d’enseignement, particulièrement en cours de sciences ou d’histoire, « l’évitement des cours de natation » pour des jeunes filles, le port de signes religieux ainsi que des « suspicions de prosélytisme », entre élèves notamment, ou des « bagarres sur des arguments religieux ».

53 % des signalements dans six académies

Confinement oblige, ces contestations ont aussi pris un tour virtuel, pendant la période de confinement : le chahut lors des classes virtuelles a aussi entraîné des « diffusions de chants religieux » en plein cours, par exemple. Dans son académie de Grenoble, la référente laïcité Nathalie Reveyraz a eu à traiter de « la diffusion de discours hitlériens et de croix gammées en cours d’histoire » par un petit groupe d’élèves résolus à « choquer, déstabiliser ».

Devant les grilles des écoles élémentaires, les contestations des valeurs républicaines sont le fait d’élèves, « mais aussi de parents, note Jérôme Damblant. J’ai, par exemple, eu le cas d’une famille qui refusait que son enfant apprenne une poésie sur les sorcières, une qui s’opposait à l’apprentissage de chants de Noël. »