PARIS, 9 avr 2006 (AFP) – Les baptêmes d’adultes progressent régulièrement en France et cette année 2.650 personnes vont ainsi se convertir au catholicisme pour Pâques, la principale fête chrétienne.
Ce chiffre marque une hausse par rapport aux 2.409 adultes baptisés en 2005 ou aux 2.539 de 2004, selon des chiffres du Service national de la catéchèse et du catéchuménat de la Conférence des évêques de France.
Parallèlement, le nombre des baptêmes de bébés recule nettement (238.298 baptêmes d’enfants de moins de sept ans en 2003, derniers chiffres connus, par rapport à 365.107 en 2002), selon les statistiques de la dernière édition du Guide de l’Eglise catholique en France.
Le nombre de catéchumènes –mot qui signifie en grec "celui qui écoute" et qui désigne les adultes se préparant au baptême– a également progressé cette année, à 9.564 contre 9.364 l’an dernier et 9.020 en 2004. Le catéchuménat dure en moyenne deux années.
Parmi les adultes qui seront baptisés dans la nuit du samedi saint au dimanche de Pâques, 84% viennent d’un milieu urbain et péri-urbain et 16% d’un milieu rural. La plupart ont entre 25 et 40 ans (58%) et sont des femmes (69%). 48% viennent du christianisme, 6% l’islam, 5% d’une tradition mixte, 3% des religions orientales (bouddhisme, shintoïsme), 1% du judaïsme et 1% de sectes. 22% étaient sans religion, 14% ne savent pas. Ces proportions sont quasi stables depuis plusieurs années.
"Je vis le baptême comme une renaissance. Avant, j’avais l’impression d’une médiocrité de vie, un non-sens qui m’était insupportable", explique Ludovic, 30 ans, infirmier à l’hôpital Cochin à Paris, fils unique de parents divorcés et agnostiques.
"Les non-croyants ont du mal à comprendre ce qui nous pousse à demander le baptême, les catholiques aussi", s’amuse-t-il. "Chaque catéchumène a un appel différent. L’une m’a dit avoir rêvé qu’elle allait se faire baptiser. Moi, je n’ai eu qu’à me laisser faire. Des rencontres, mon mariage avec Bénédicte, catholique pratiquante qui ne m’a jamais imposé ses convictions chrétiennes".
Au début de sa démarche, il a dû affronter la froideur et le conservatisme d’un laïc chargé de l’accueillir: "ça m’a aidé à ne pas idéaliser les choses, l’Eglise a des clivages".
A l’hôpital, il travaille en réanimation, un service avec 20% de décès. "Souvent, il y a des jeunes. Il faut donner du sens à tout ça, se dire qu’on laisse les malades dans d’autres bras que les siens".
Comme tous ceux qui vont être baptisés durant la veillée pascale, il a participé à "l’appel décisif", le samedi qui suit les Cendres. L’archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, les a appelés un par un par leur nom. Chacun areçu une écharpe violette.
Puis se sont enchaînées des étapes marquées par des gestes symboliques ou
des onctions d’huile. Ainsi durant l’une d’elles, le célébrant touche avec son
pouce l’oreille droite et l’oreille gauche puis les lèvres du catéchumène en
disant: "Effetah, ouvre-toi, afin que tu proclames la foi que tu as entendue".
Les adultes reçoivent en même temps les sacrements du baptême, de la
confirmation et de l’eucharistie, des étapes franchies sur plusieurs années pour les enfants qui ont été baptisés petits.
Le premier dimanche après Pâques, nommé dimanche "in albis", Ludovic, devenu "néophyte" après son baptême, recevra un vêtement blanc, symbole de sa nouvelle naissance, et un cierge allumé. Il assistera à la messe pour la première fois en entier.
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