La communauté des Béatitudes quitte peu à peu Prayssas, même s’il devrait rester une présence religieuse dans les prochains mois.

Une page se tourne.

Il n’est de bonne compagnie qui ne se quitte. Depuis la fin de l’été, la maison habitée par la très discrète communauté des Béatitudes se vide peu à peu. Composé d’hommes et de femmes d’église, mais également de laïcs ce qui en faisait son originalité, ce groupe existait depuis 18 ans à Prayssas. Une vingtaine de fidèles y séjournait régulièrement. Ne devraient rester aujourd’hui que deux familles si l’on en croît le communiqué diffusé dans le bulletin de l’Eglise catholique en Lot-et-Garonne de novembre dernier (*).

Fin de l’histoire. Alain Merly, le maire de la localité, le regrette mais s’il reste un laïc convaincu, il souhaite « qu’une présence religieuse soit maintenue » dans sa commune. « Les Béatitudes font partie intégrante de Prayssas, ce départ est regrettable. » L’élu confirme les liens tissés avec la communauté et ses responsables depuis près de vingt ans.

« Petite maison »
La raison officielle du départ est décodée dans le bulletin de l’évêché : « Cela ne tient pas à notre volonté ni à celle du Père Évêque mais à une nécessité structurelle due à un changement de reconnaissance canonique. » Les Béatitudes sont inscrites dans le mouvement du renouveau charismatique et appartiennent à une tendance conservatrice de l’Église qui privilégie l’approche contemplative.

Internationale, ayant des représentants sur tous les continents, la communauté des Béatitudes était reconnue comme association privée de fidèles par le Vatican, via le conseil pontifical pour les laïcs. « À la demande de Rome, nos statuts changent en vue de devenir une nouvelle famille de vie consacrée. » C’est ainsi. Rome et Benoît XVI ont choisi de changer la donne pour cette communauté, qui devient dans le vocabulaire propre à la religion catholique une « association publique » reconnue par les religieux. Problème toutefois, cette réorganisation n’est pas supportable au sens littéral du terme pour les « petites » maisons comme celle de Prayssas. Les frères, les sœurs et les laïcs qui vivaient sur le coteau vont ou sont partis dans d’autres lieux, en France ou à l’étranger. En 2008, une autre communauté, à Nérac, avait également été démantelée.

LA DEPECHE : 20/12/2010 07:59 | Stéphane Bersauter
http://www.ladepeche.fr/article/2010/12/20/974206-Les-Beatitudes-quittent-Prayssas.html

(*) Les responsables de la communauté religieuse n’ont pas répondu à nos sollicitations.