Nous sommes à Petit-Noir, village jurassien du Pays dolois, à une petite heure de Dijon. Depuis trois ans, c’est là que vivent les membres du groupe de prière communément appelé “Amour et Miséricorde”.

Interpellations en avril
Depuis plusieurs années, le groupe est dans le collimateur de la Mission interministérielle de vigilance de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). L’étau s’est encore resserré le 11 avril dernier. Les enquêteurs de la section de recherche de la gendarmerie de Dijon (Côte-d’Or) ont en effet procédé à une série d’interpellations. Quatre personnes ont été placées en garde à vue, dont la fondatrice du groupe, qui cristallise de nombreuses craintes. Ce lundi, elle nous a pourtant ouvert les portes de sa maison, en dépit d’une santé qu’elle dit « très faible » et malgré sa crainte des journalistes « qui nous ont piégés à plusieurs reprises ».

Sur elle pèsent des soupçons de « forte emprise psychologique, soumission, demandes financières exorbitantes… » Des accusations rejetées en bloc par la fondatrice et les membres du groupe. L’un d’eux, Julien, 37 ans, en recherche d’emploi, explique avoir trouvé au contraire dans cette maison « un endroit où nous pouvons vivre notre foi ensemble mais sans aucune contrainte, ni soumission. Je n’ai jamais connu non plus de demandes financières exorbitantes. Il y a ici d’une part un groupe de prière, qui est d’ailleurs régulièrement encadré par un prêtre de l’Evêché de Dijon, et d’autre part les amis de la fondatrice du groupe et son mari. Parfois ils restent quelques jours, mais vont et viennent très librement. Moi, ma mère m’a prétendu disparu alors que c’est moi qui ai choisi de quitter mon environnement familial après des évènements graves et ma mère a toujours refusé de me revoir malgré mes demandes. Nous considérer comme une secte, c’est un mythe total. Mais il est sans doute plus facile de s’attaquer à nous qu’à des groupes beaucoup plus puissants… »

« C’est ça, une secte ? »
Les autres membres du groupe confirment leur totale liberté de mouvement. Ils considèrent que « des histoires de famille ont été instrumentalisées pour nous faire du tort ». Ils mettent également en cause l’attitude de plusieurs fers de lance de la lutte anti-sectes et de l’une des sœurs de l’Evêché « qui nous a détruits sans même nous rencontrer, alors que nous avons toujours eu le soutien de l’archevêque de Dijon Roland Minnerath ».

La fondatrice du groupe insiste : « Ce sont ceux qui ne nous connaissent pas qui nous critiquent. Qu’ils viennent nous voir et ils comprendront que nous vivons tout à fait normalement : nous faisons des conserves, nous regardons des séries à la télé et nous écoutons des chansons de Mireille Mathieu et Alain Barrière. C’est ça être une secte ? »

Selon plusieurs médias, cette femme prétendrait recevoir des apparitions de la Vierge le 15 de chaque mois à 0 h 06. Aujourd’hui, elle refuse de commenter : « Ma foi ne regarde que moi. C’est de l’ordre de l’intime. » Ce mardi 15 mai, à 0 h 06, dans la nuit de Petit Noir, sa chambre était allumée. Sans Vierge à l’horizon…

source : le 18/05/2012

Bien Public

http://www.bienpublic.com/cote-d-or/2012/05/18/les-membres-d-amour-et-misericorde-livrent-leur-verite