Depuis quelques années en Belgique, le mouvement des Témoins de Jéhovah, souvent qualifié de sectaire, perd du terrain et convertit de moins moins de fidèles. Mais cette tendance est en train de basculer, indique La Dernière Heure. En effet, ces derniers mois, le nombre de fidèles belges augmente. C’est ainsi qu’en 2017, le mouvement a pu compter sur 25.480 témoins pratiquants officiellement recensés.

Chez les Témoins de Jéhovah, la stratégie de recrutement est simple et rares sont les personnes qui n’ont jamais été confrontées à leur traditionnel porte-à-porte. Plus étonnant: les méthodes des Témoins de Jéhovah s’adaptent en fonction de l’actualité. Désormais, ses membres se rendent dans des camps de réfugiés et même aux abords du parc Maximilien pour tenter convertir des migrants.

Medhi Kassou, porte-parole de la plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés explique: “Il y a une forte présence quasi quotidienne de Témoins de Jéhovah, pas dans le parc Maximilien en lui-même mais près de l’entrée principale de la gare du Nord, où se trouve le hub humanitaire où environ 150 migrants viennent tous les jours chercher de l’aide médicale. Ils sont presque toujours là le matin, avec leur stand et leurs brochures”.

De son côté, le mouvement ne cache pas son intention de cibler les migrants et déplore même être victime des mesures prises par les autorités: “Parfois, les autorités gênent les efforts que des frères et soeurs réfugiés font pour prendre contact avec la congrégation locale. Des organismes d’État menacent d’arrêter de les aider”.

André Frédéric (PS) dénonce un cas d’abus de faiblesse condamnable par la loi. Le député fédéral commente: “Depuis 2011, il existe une loi qui interdit l’abus de faiblesse. Si quelqu’un estime avoir été abusé et qu’on l’a poussé à poser des actes qu’il n’aurait pas commis s’il n’avait pas été dans un état de faiblesse, il peut donc porter plainte. Dans ce cas précis, on pourrait imaginer que la plateforme de soutien aux réfugiés porte plainte contre les Témoins de Jéhovah. D’autre part, le bourgmestre de la commune concernée pourrait décider d’interdire leur présence pour trouble à l’ordre public mais c’est délicat. Ça pose la question difficile des limites de la liberté”.

Selon Kerstine Vanderput, nouvelle directrice du CIAOSN (Centre d’Information et d’Avis sur les Organisations sectaires nuisibles), si l’abus de faiblesse est condamnable, le prosélytisme est par contre autorisé. “S’adresser aux personnes qui peuvent écouter leur message est tout à fait légal. Les Témoins font leur boulot de prosélytisme” estime-t-elle.

(FvE – Source: La Dernière Heure – Illustration Picture: Belga)

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