La Fédération protestante de France (FPF) a accueilli cinq nouvelles Eglises, lors de son assemblée générale, samedi 11 mars à Paris. Parmi elles, l’Union des fédérations adventistes de France. Les Adventistes du septième jour, qui comptent 10 000 fidèles dans l’Hexagone et plus de 20 000 outre-mer, se voient souvent reprocher une vision apocalyptique du monde et une lecture littérale de la Bible.

Le pasteur Jean-Arnold de Clermont, président de la FPF, se défend de "ternir l’image de la Fédération" en acceptant les Adventistes. "Bien au contraire, déclare-t-il. Nous sommes en train d’affirmer notre image en tant que protestants, en privilégiant le débat interne." Jean-François Collange, président des luthériens d’Alsace-Moselle, résume la philosophie de la FPF : "Sans doute a-t-on intérêt à aider de tels mouvements à évoluer, plutôt que de les laisser dans leurs ghettos." Dans son message d’ouverture, le pasteur de Clermont s’est inquiété de "la phobie antisecte" et du "regard soupçonneux d’une part de la population française à l’égard du mouvement évangélique". "On a même inventé dans les médias une distinction sémantique entre les Eglises "évangélistes" et les Eglises "évangéliques", les mauvaises et les bonnes !", a-t-il déploré.

Devant la presse, Jean-Arnold de Clermont s’est inquiété d’un durcissement de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), qu’il soupçonne de vouloir "faire du chiffre". Le président de la Miviludes, Jean-Michel Roulet, avait annoncé, lors de sa nomination, en septembre 2005, qu’il souhaitait obtenir rapidement cinq jugements contre des sectes.

Xavier Ternisien
Article paru dans l’édition du 14.03.06  le monde