L’EST ECLAIR

Sur le site internet de la Commission des citoyens pour les droits de l’homme, aucune référence à l’église de scientologie Un groupe de passage à Brienne-le-Château pour dénoncer « les abus psychiatriques » cache en réalité une organisation fondée en 1969 par l’église de scientologie

Jeudi matin, les adhérents de la Commission des citoyens pour les droits de l’homme (CCDH) posent leurs vélos devant l’hôpital de Brienne-le-Château. Une halte médiatisée et une manifestation « contre les abus psychiatriques ». Partie de Paris pour rejoindre Strasbourg, la délégation s’attarde ainsi dans de nombreuses villes pour « le respect des lois en psychiatrie ».
Mais certaines informations manquent sans doute à ceux qui croiseront leur route.
La CCDH a été établie en 1969 par l’église de scientologie. Et le rapport 2007 de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires l’évoque clairement (Miviludes). « Dans le champ de la psychiatrie, l’église de scientologie est particulièrement présente par le biais de deux organisations qui en émanent. La CCDH et le collectif de médecins et de citoyens contre les traitements dégradants de la psychiatrie ». Les scientologues avancent donc masqués à la rencontre des citoyens.

Confusion

Tout comme ils jouent de la confusion qui peut naître entre les sigles. La Commission d’une part et la Ligue française pour la défense des droits de l’homme et du citoyen (LDH) de l’autre. Pour le délégué régional de la Ligue, il s’agit là d’une « confusion intolérable. En fait, cet organisme n’a qu’une seule vocation qui est de défendre les intérêts de la scientologie et la vision que celle-ci a des droits de l’homme. À ce titre, elle prend systématiquement à partie le corps médical, et notamment les psychiatres ». Jean-François Planchet y voit un risque. « Ceux qui seraient approchés par cette Commission doivent être mis en garde. Il ne s’agit là que de l’un des modes d’intervention de la scientologie ».
Le rapport parlementaire de 1995 qui dressait une liste indicative des sectes très controversées avait mentionné l’église de scientologie. Quatre ans plus tard, un autre rapport de la Miviludes (*) la classait comme secte absolue et recommandait sa dissolution. Enfin, le tribunal correctionnel de Paris rendra son jugement le 27 octobre. Poursuivie pour escroquerie en bande organisée, l’organisation risque la dissolution.

Auteur : Céline TILLIER