À cette occasion, Jean-Marc Ayrault a assuré que le gouvernement était « mobilisé » sur cette question.
Deux publics ont été particulièrement étudiés cette année : les personnes âgées et celles qui suivent des formations professionnelles, un marché en plein essor.
De ses trois jours de formation, Nicolas garde une impression de « dégoût », « une amertume ». « C’était un stage baptisé ‘‘équipe gagnante’’. Durant trois jours, sans rentrer chez nous, on était une dizaine face à un soi-disant coach. Il nous faisait passer des tests de personnalité puis établissait des profils : untel était un artiste, untel un perfectionniste ou carrément une ‘‘bombe à retardement’’. Il nous imposait une sorte de psychanalyse sauvage, nous posait des questions intimes devant tout le monde… Et à la fin, les patrons débarquaient. »
Nicolas parle aujourd’hui d’un homme pris dans un « délire de toute puissance », un manipulateur. Le malaise n’a fait que se renforcer au fil du temps. « Il avait la confiance de notre responsable des ressources humaines. Il était aux entretiens d’embauche, on le voyait régulièrement. Les plus fragiles n’ont pas encaissé. Très vite, il y a eu des démissions, des burn-out. Ça a fait beaucoup de mal. »
« la partie émergée de l’iceberg »
Des histoires comme celles-là, la Miviludes en entend « souvent », affirme son président, Serge Blisko. Les signalements de dérives sectaires liées à une formation professionnelle représentent 20 % des 2 600 alertes reçues en 2012. « Et je suis convaincu que ce n’est que la partie émergée de l’iceberg, poursuit-il. C’est un phénomène qu’on observe depuis des années mais qui se développe », crise et « fragilisation de la vie professionnelle » aidant.
La France compterait 50 000 organismes de formation pour un chiffre d’affaires global estimé à 7 milliards d’euros. Un sur cinq propose des formations « comportementales » ou en « développement personnel ».
source : LA CROIX