Tom Cruise et Nicolas Sarkozy ont beau être «amis», ils ont leurs sujets de discorde. Dans une conférence de presse vendredi matin à Paris, l’acteur, membre actif de l’Eglise de scientologie depuis plus de vingt ans, a contredit le ministre de l’Intérieur sur leur rencontre du 30 août. «Nous avons parlé de tout, de scientologie, de cinéma, de vie familiale», a déclaré l’Américain en évoquant son passage éclair à Bercy, lorsque Sarkozy était aux Finances.

Cette simple phrase remet en question le discours officiel sur l’objet de cette visite, rebattu depuis par l’entourage de Sarkozy : «Cinéma et relations franco-américaines.» Rien d’autre dans la discussion des deux hommes, et surtout pas les «bienfaits» proclamés par Tom Cruise d’un mouvement considéré en France comme une secte. Le sujet était d’autant plus sensible que Nicolas Sarkozy avait été en charge des cultes, en tant qu’ancien ministre de l’Intérieur. «Tom Cruise est le plus prosélyte des membres de l’Eglise de scientologie», rappelle la députée socialiste Catherine Picard, présidente de l’Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu (Unadfi, association de défense des victimes de sectes). «Il tente de la légitimer à toutes ses apparitions.» La «sortie» cruisienne de vendredi matin rappelle aussi la piste évoquée il y a deux semaines par l’émission de Canal + 90 Minutes. Pour celle-ci, le premier passage à l’Intérieur de Nicolas Sarkozy s’était distingué par une baisse de la surveillance des actions de l’Eglise de scientologie, allant même jusqu’à la mise à l’écart d’un policier chargé du dossier. Une accusation que l’entourage du ministre a toujours formellement démentie.

«Je suis très fier d’être scientologue, c’est ma philosophie religieuse, cela fait vingt ans que je le suis et cela m’a aidé de nombreuses fois», a réaffirmé sans complexe l’acteur vendredi. Dans son périple français, l’acteur doit se rendre à Marseille, où il devrait recevoir la médaille de citoyen d’honneur de la ville des mains du maire Jean-Claude Gaudin (UMP). Un hommage qui met en fureur l’Unadfi, mettant en garde les hommes politiques contre «l’infiltration» des pouvoirs publics par des groupes sectaires.