Elle sera l’une des sensations de Netflix en 2019 et pourtant, elle ne commande pas aux dragons. Papesse des médecines alternatives, l’actrice américaine Gwyneth Paltrow diffusera à l’automne, dans sa propre série, les conseils « bien-être » qui ont déjà fait sa gloire notamment sur Youtube et en librairie. Œufs de jade pour une meilleure vie sexuelle, lavements du rectum au café ou acupuncture réalisée par des… abeilles : ses conseils soulèvent régulièrement l’indignation du corps médical mais Gwyneth s’en moque.
C’est que comme les méthodes de développement personnel, les médecines alternatives ont le vente en poupe : en France, 400 thérapies « parallèles » et 150 salons annuels leur sont dédiés. Magnétiseurs, aromathérapeutes, kinésiologues, acupuncteurs, spécialistes du reiki ou de la sylvothérapie : on estime que 35 % des Français y ont déjà recours (50 % si l’on inclut l’homéopathie).
Ce qui pousse ces patients de tous les milieux à consulter hors du système de soins traditionnel ? Une méfiance accrue envers la médecine conventionnelle, alimentée par les récents scandales sanitaires (Mediator, Levothyrox, Depakine), dopée par la presse féminine, mais aussi les influents « gourous » 2.0 de ces thérapies.
On a vu ainsi le célèbre Youtubeur Thierry Casasnovas, chef de file du crudivorisme, prendre part à la récente campagne anti-vaccins. Cette puissance médiatique alerte les autorités de santé mais aussi… l’armée. Ainsi, le Conseil supérieur de la formation et de la recherche stratégiques (CSFRS), dont fait partie le professeur marseillais Olivier Blin « s’intéresse aujourd’hui aux menaces liées aux lobbies anti-vaccins. Favoriser la rougeole pour déstabiliser le pays, cela peut être une stratégie », note-t-il.
À la Miviludes, si l’on surveille avant tout les dérives sectaires, on décrit aussi avec inquiétude la composition d’un « véritable système de soins parallèle » qui, s’il ne relève pas forcément de l’emprise mentale, peut néanmoins mener à des issues dramatiques. En France, la mission interministérielle a ainsi relevé des cas de patients décédés pour avoir abandonné leur traitement pour se tourner vers la seule médecine alternative. Aux États-Unis, le cas le plus célèbre demeure celui de Steve Jobs : le fondateur d’Apple est mort, à 56 ans, d’un cancer du pancréas qu’il avait tenté, en vain, de combattre par la naturopathie.
Pourtant, les approches non médicamenteuses intéressent aussi la science : dans nombre d’hôpitaux, et notamment les services d’oncologie, on propose des soins de « recours » complémentaires tels que la sophrologie, la résonance énergétique ou la méditation. Certaines de ces disciplines sont aussi enseignées dans les facs de médecine. Et si cela demeure plus tabou, il n’est pas rare non plus que des médecins dirigent vers des « barreurs de feu » des patients souffrant des effets d’une radiothérapie, par exemple…
« Je remets les gens au diapason, comme un accordeur »
Frédéric pense avoir hérité du don de sa mère, guérisseuse. Il reçoit dans son petit cabinet : « Les gens donnent ce qu’ils veulent
« Ce que j’adore, c’est les hernies discales ! »Pas les siennes – ce serait curieux -, mais celles de ces patients, qu’il dit soigner par la seule puissance de son « don » : tout de blanc vêtu et chaussé de Crocs, Frédéric ressemble un peu à un infirmier mais en vrai, il est électricien. Et aussi depuis 2014, magnétiseur, comme environ 8 000 personnes en France (également rebouteux, coupeurs de feu, etc). Avant ça, il a aussi vendu « des bricoles, des aimants » sur les marchés. On rigole. « Oui, tout ce que je fais est un peu lié à des histoires de conduction », sourit-il.
Son « talent », il soutient l’avoir hérité de sa mère, Esther, juive pied noir et véritable légende dans le petit monde des médecines parallèles. Aujourd’hui nonagénaire, elle est atteinte de la maladie d’Alzheimer et ne pratique plus. « Mais des gens venaient la voir à Marseille de toute la France, de toute l’Europe », se souvient encore Lina, la soeur de Frédéric, qui a consacré un livre ému à cette drôle de maman qui recevait dans son appartement de la rue de la République. Frédéric se rappelle qu’elle se rinçait ensuite « les mains à l’eau froide pour enlever », les mille et uns malheurs et douleurs « retirés » à ses clients. « Elle ne prenait pas d’argent pour ça », insiste Lina. Frédéric non plus : « Enfin, les gens me donnent ce qu’ils veulent. Des fois c’est 20€, des fois des légumes du jardin. Une dame d’Aubenas m’a donné du sirop de fraise, mais il m’a rendu malade. En fait, les gens ont besoin de donner quelque chose, ça les rassure. »
On vient le voir pour « un peu tout ». Des cas de psoriasis et d’eczéma, souvent, mais « pas les tendinites, ça je sais pas les faire », avoue Frédéric. À 57 ans, il reçoit dans un tout petit cabinet du 13e arrondissement et ne s’explique pas vraiment le « pouvoir » de ses mains. « Les gens pensent que c’est moi qui fais tout, mais je pense que leur douleur, c’est eux aussi qui se l’enlèvent », note-t-il, pensif. Quand quelqu’un consulte pour un cancer, il avoue son impuissance mais dit qu’il peut « faire quelque chose sur les effets » désagréables de la chimio, par exemple. « Je scanne les gens avec ma main, et je sens qu’il leur manque une vibration. Je suis comme un accordeur : je remets les gens au diapason. »
Dans les campagnes françaises, la tradition du rebouteux, du guérisseur, du coupeur de feu, ce nom dont on se chuchote le nom, assorti de commentaires élogieux, est encore vivace ; mais les villes les mieux pourvues en médecins ont aussi leurs praticiens alternatifs. Marseille en compte ainsi des centaines. Chez Frédéric, ainsi, les patients arrivent « sans publicité, juste au bouche à oreille ». Un fabricant de clefs, à qui il avait justement ôté une hernie, lui a fait une pub phénoménale ; des médecins des hôpitaux lui envoient « parfois des gens, pour leur enlever le feu » de douleurs causées par la radiothérapie. Frédéric ne cherche pas à faire exploser son fichier-clients : « Je fais trois personnes par jour, je veux garder du temps pour moi, faire de la musique et peindre », assure-t-il. Il se souvient, critique, de ce guérisseur à Martigues. « Les gens faisaient la queue devant chez lui dès 5 h du matin, il était très très connu. Sa femme passait ramasser l’argent, moi je ne fais pas ça. »
À côté, Danaé, c’est le jour et la nuit. Cette blonde de 38 ans, pleine d’assurance, se revendique rien de moins que « dernière sorcière de Marseille ». Et n’a pas l’intention de faire cadeau de ses « talents » : « Chacun gagne son pain comme il veut. Mais ce que je fais, les rituels, c’est épuisant : je ne vois pas pourquoi je le ferai gratos aux inconnus ! » Il y a huit ans, Danaé était… coiffeuse avant d’exploiter son « don » de médium et guérisseuse, selon elle déjà présent dans sa prime enfance. Aujourd’hui elle revendique des milliers de clients, rêve de participer à une émission comme Tout le monde en parle et bâti sa notoriété sur celle de ses clients : « Les premiers, ça a été ceux des Anges, glisse-t-elle, dans sa grosse villa cossue. Après, de fil en aiguille, ça a enchaîné. On peut dire que j’ai percé, oui. »
Il faut dire que Danaé facture très, très chèrement ses travaux occultes : 100€ la consultation initiale, de 8 000€ à 15 000€ pour « un traitement complet » d’une durée de huit mois, curieusement « bordé » par un contrat rédigé par un éminent avocat aixois. « En cas d’échec, jure la « sorcière », je m’engage à rembourser les sommes engagées. Cela rassure les gens. » Il y a quelques années, des avis négatifs sur ses services avaient fleuri sur les forums spécialisés : « Une campagne de dénigrement », siffle celle qui fut, un temps, en délicatesse judiciaire avec l’Institut national des arts divinatoires, qui tient lieu d’ordre aux médiums. Son mari, de confession musulmane, est parfois lui-même embarrassé de « croire aussi » au « don » de sa femme. « Mais je l’ai vue guérir mon père d’un psoriasis », jure-t-il, paumes vers le ciel. Les filles de Danaé, elles, sont convaincues. Inès, l’aînée, 18 ans, a même déjà fait son choix : elle sera sorcière, tout comme maman.
Les signalements de dérives explosent « Il faut se méfier quand on vous vend une solution miracle, une thérapie qui vous détourne de vos proches, de votre traitement habituel », prévient la Miviludes.
Certains proposent de soigner le cancer avec du jus de citron, du bicarbonate de soude, de l’huile de lin ou des cures de jus de légumes. D’autres d’accéder à un mieux-être par le jeûne total, le nettoyage de notre « structure électromagnétique »ou… l’auto-guérison.
Avec plus de 400 thérapies parallèles, le secteur de la santé et du bien-être est devenu « le premier secteur de signalements de dérives sectaires », pointe avec inquiétude Anne Josso, secrétaire générale de la Miviludes (1), à Paris. Ce que confirme, à Marseille, le Gemppi (2) : « Sur 1200 demandes d’aide en 2018, plus de la moitié portait sur des médecines non conventionnelles. Il y a 15 ans le religieux était à égalité. » Proposées par des groupes structurés comme par des auto-entrepreneurs isolés, « psychothérapeutes » autoproclamés, ces médecines parallèles présentent « une dérive thérapeutique qui devient sectaire lorsqu’elle essaie de faire adhérer le patient à une croyance, à un nouveau mode de pensée, précise Anne Josso. Il faut toujours s’alerter lorsqu’on nous pousse à rompre avec nos proches, à abandonner un traitement médical. Il faut faire attention aux gens qui disent être détenteurs d’un secret, d’une solution miracle et exclusive qu’ils vont vous révéler ».
Didier Pachoud, président du Gemppi, correspondant en Paca de la Miviludes, se souvient d’un naturopathe « qui, tenant cabinet à Marseille et Valence, accompagnait un malade du cancer en phase terminale et lui interdisait les antalgiques, se contentant de passes magnétiques pour le « guérir ». » L’argument-massue ? « Si vous souffrez, c’est justement le signe que ça fonctionne… »
Ces faux médecins n’ont pas attendu la Loi Santé pour tirer parti des avancées technologiques : consultations par SMS, par Skype, sur Whatsapp… « Même seule, une personne peut ainsi suivre un grand nombre de patients. Et opérer une intrusion permanente dans l’existence des plus vulnérables », décrit Anne Josso. Mais le jackpot, c’est aussi « les stages, les formations, très coûteux. Ce marché-là est énorme », auprès de victimes en majorité CSP +, séduites par un discours new age élaboré, toujours axé sur la santé. À Marseille ou dans le Vaucluse, une association comme Terre de ressources diffuse ainsi toute l’année des propositions de s’initier à la « dynamique matricielle » auprès d’un mystérieux « professeur » Aziz El Amrani Joutey, que l’on croise aussi régulièrement à… la Maison du bâtiment, sur le boulevard Michelet, à Marseille. Le lieu accueille en effet le dimanche de nombreuses conférences ésotériques.
« Certains charlatans vont jouer sur un discours pseudo-scientifique, d’autres sortent la carte du complot, note encore la Miviludes. Ils savent surfer sur les peurs d’une époque. »Didier Pachoud y voit « un retour au paganisme archaïque, primitif ». Il est parfois dispensé par de vrais médecins : ainsi, la méthode Kovacskic, populaire au Brésil, qui « guérit » le cancer avec… un fer en U et une médaille, a donné lieu à des conférences à Carnoux. « C’était très bien enrobé scientifiquement. J’ai saisi l’ordre des médecins et l’ARS, ils ont immédiatement mis en garde ces « professeurs », qui ont fait leurs valises pour aller « guérir » ailleurs… » Dénoncer ces dérives thérapeutiques reste cependant délicat : pour avoir décrit, lors d’une conférence donnée en 2018 à Marseille, des pratiques « déviantes » recommandées par des médecins anthroposophes (comme le refus des vaccins), Grégoire Perra, lui-même « repenti » de cette doctrine, est aujourd’hui poursuivi en « diffamation ». Son procès aura lieu fin mai, à Strasbourg.
(1) Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, https://www.derives-sectes.gouv.fr. (2) Groupe d’étude des mouvements de pensée en vue de la protection de l’individu : 06 98 02 57 03 et gemppi@wanadoo.fr
Et aussi Les Français placent une grande confiance dans leur pharmacien
« Elle disait qu’elle était branchée sur mon âme »
« Il a été le point d’appui de la secte Ashram Schambala pour la France depuis 2005 jusque vers 2012-2013. C’est lui qui passait des annonces publicitaires dans des annuaires de bien-être, coaching, stages, et (organisait) les passages en France des gourous », dit sa fiche Wikipédia. Alban Bourdy a raconté dans un livre (1) le processus d’embrigadement dans cette secte fondée en 1989 en Russie, aujourd’hui dissoute, reconnue par les experts pour être une des plus dangereuses au monde.
Pour Alban, tout commence en 2010, par un message sur Facebook posté par une certaine Maria, une Sud-Américaine à la recherche d’un lieu de conférence à Marseille pour Gayashka Binasihune, célèbre chamane sibérienne. Alban a 26 ans, il tient une librairie ésotérique à Marseille. Il tombe sous le charme de la belle Chilienne. « Peu à peu, j’ai organisé pour elle des événements dans la région, à Cassis et La Ciotat notamment. Ça commençait toujours par une conférence où la chamane racontait sa vie. C’était sympa, convivial. À la fin, elle proposait des stages de deux jours, au tarif pas excessif, dans les 200€. Après, il y avait les soins individuels, des amulettes guérisseuses, 200€ aussi. Puis il fallait passer aux soins approfondis. Tant que son agenda se remplissait, elle restait sur un secteur, puis elle allait porter ailleurs la bonne parole. En Belgique, j’ai vu des gens payer jusqu’à 20 000€ le stage. Il fallait que ça soit cher pour que ça marche ».
C’est Maria qui délivre son premier « soin » à Alban : « Assise en face de moi, elle disait qu’elle s’était branchée sur mon âme, qu’elle lisait dans mes vies antérieures. J’étais comme envoûté ». Et surtout très amoureux. D’autres « soins » consistent à faire certains exercices physiques ou de respiration. « J’ai perdu du poids, je me sentais mieux physiquement. En y réfléchissant aujourd’hui, je me dis que c’était comme si je m’étais mis à la gym et au régime ». Rapidement, la chamane voit en Alban « un être aux énergies exceptionnelles », qui doit absolument rencontrer le chaman supérieur, installé en Georgie. Guérisseur, télépathe, « homme miraculeux », « amour incarné »... « Ce gourou était surtout le type le plus infect que je n’ai jamais rencontré ! », se souvient Alban. Qui commence à « décrocher », réalisant les dérives auxquelles il est confronté. « On était réveillé à 6h au clairon, on devait faire des exercices dans le froid, obéir. J’ai vu des femmes qui avaient tout quitté pour cela », confie-t-il. Après 18 mois d’envoûtement, Alban s’éloigne. « Dans les faits, j’en suis sorti facilement, je n’ai subi aucune menace, mais psychologiquement, ça a été très difficile ». Konstantin Rudnev, le fondateur d’Ashram Schambala, est incarcéré en Russie depuis 2012. Mais la secte serait toujours en activité, notamment en Espagne.
- « Un bisounours au pays des se(x)ctes, Ed. BOD
Les fabuleux pouvoirs de l’effet placebo
Le Pr Olivier Blin, chef du servioce de pharmacologie clinique de l’AP-HM.PHOTO F.L.
Placebo, « je plairai » : le procédé tire son nom de la Vulgate, psaume de l’office des morts. « Dans ce texte, il est question d’échanger le repos contre l’accès aux personnes décédées dans l’au-delà. Dès l’origine, il y a ce lien avec l’ésotérisme », s’amuse le Pr Olivier Blin.
C’est pourtant en scientifique pur et dur que le chef du service de pharmacologie à l’Assistance publique-hôpitaux de Marseille l’affirme : « Oui, l’effet placebo existe, cela est démontré scientifiquement ». Le Pr Blin sait de quoi il parle : c’est lui qui teste les nouveaux médicaments au sein du centre d’investigation clinique du CHU. Des essais lors desquels l’effet placebo est systématiquement mesuré (double aveugle). En gros, on prend deux groupes de malades, le premier est traité avec un médicament actif, l’autre avec… une gélule remplie de sucre, par exemple. Ni les patients , ni les chercheurs ne savent quel groupe a pris quoi. Résultat : la gélule au sucre (ou tout autre produit inactif) « marche » chez 10 à 30 % des personnes selon les pathologies, jusqu’à 80 % pour les migraines, les dépressions ou les ulcères gastriques. « Le placebo entraîne des réponses physiologiques objectivées, sur les fonctions motrices, gastriques, immunitaires, cardiovasculaires, les douleurs », indique Olivier Blin.
Il en va de même pour toutes les thérapies alternatives, est-il possible ? « Outre l’évolution naturelle de la maladie, qui fait par exemple qu’une migraine s’éteint au bout de quelques jours, la dimension de « l’effet blouse blanche » est très importante. Un malade qui fait la démarche de se soigner, qui est écouté, pris en charge, à qui on donne un traitement quel qu’il soit va déjà mieux… » À des degrés divers, toutes les maladies, « y compris le cancer », répondent à l’effet placebo. Chez des Parkisoniens, l’imagerie a montré une libération de dopamine dans les mêmes zones du cerveau que celles qui doivent être stimulées par le vrai médicament. « Le placebo module donc l’activité cérébrale ».
Plus étonnant encore, « l’effet du placebo varie selon la forme qu’il prend : une piqûre est plus efficace qu’un comprimé, un traitement répétitif marche mieux qu’une prise unique ». Une étude a porté sur la couleur des pilules : « Les rouges stimulent et empêchent de s’endormir le soir, les bleues au contraire sont apaisantes ».Preuve que ces stimulations sont liées à nos représentations culturelles. « Selon les pays, l’efficacité varie. Un placebo est plus efficace sur l’ulcère en Allemagne qu’au Brésil par exemple ».
Gélule au sucre, homopathie, imposition des mains : « toutes les médecines alternatives fonctionnent sur ce principe », conclut Olivier Blin, pour qui « le désir de prendre des médicaments pour aller mieux est peut-être la plus grande différence qui distingue les animaux des hommes ». Mais attention : l’effet psychologique ou physiologique lié à la prise d’une substance inerte n’est pas toujours bénéfique. Somnolence, migraine, nausées, diarrhées, dermatoses : c’est l’effet nocebo (« je nuirai »). Il peut concerner 19 à 25% des patients traités. De la magie noire ?
L’homéopathie : poudre de perlimpinpin remboursée par la sécu
« Primum non nocere » : d’abord ne pas nuire, recommande le serment d’Hippocrate. Principe respecté par l’homéopathie, qui « ne fait pas de mal » a récemment affirmé la ministre de la Santé. Pour Agnès Buzyn, ces traitements ont « probablement un effet placebo ». « Ni plus ni moins que les autres placebos », ajoute le Pr Olivier Blin, directeur du centre d’investigation cliniques de l’AP-HM. Pour autant, la Sécurité sociale doit-elle continuer à prendre en charge, actuellement à hauteur de 30 %, ces traitements… inoffensifs ? Parmi les médecines non conventionnelles, c’est la seule qui est remboursée. « Les Français y sont attachés », a justifié la ministre. Qui a cependant lancé une « évaluation scientifique », dont les résultats sont annoncés pour juin.
Étrange exception française, l’homéopathie n’a jamais été évaluée comme le sont les médicaments. Elle dispose d’un statut dérogatoire, qui l’exonère d’une
source :
https://www.laprovence.com/article/societe/5442131/guerisseurs-des-vertus-indeniables-et-de-nombreuses-derives.html Par Delphine Tanguy et Sophie Manelli