L’Université de Lyon 2 organise le 14 octobre un colloque intitulé « Lutter contre l’islamophobie, un enjeu d’égalité ? » Il s’agit en réalité d’une manifestation supplémentaire de l’entrisme pratiqué par l’islamisme politique, avec la caution d’un certain nombre d’universitaires et de personnalités officielles.

Quand les propagandistes de l’islamisme sont présentés comme « militants des droits humains »

Ce prétendu « colloque » sert en fait de couverture à une tribune des militants de l’islamisme politique, exclusivement. Ils et elles sont plus ou moins inspirés par les Frères Musulmans, liés ou non au Parti des Indigènes de la République (PIR) ou au Collectif contre l’Islamophobie en France (CCIF), voire pour l’un d’entre eux « fiché S ». C’est trop de pluralisme ! Quelle qualité universitaire ont ces militants ? Aucune, d’où la formule employée par les organisateurs « articulation entre le militantisme pour les droits humains et la réflexion universitaire ». Le militantisme pour les droits humains contre la laïcité ?

Qu’on en juge par les thèmes abordés : Quelle laïcité dans notre République ? Peut-on parler d’islamophobie d’État ? Intolérance au religieux, racisme, islamophobie ? L’après-midi étant consacrée à la dénonciation des exclusions et discriminations (réelles et racistes) justifiant la victimisation-glorification (fantasmée et idéologique) de la religion musulmane.

L’UFAL dénonce régulièrement l’absence totale de pertinence du terme islamophobie, justement critiqué par Caroline Fourest ou Élisabeth Badinter comme une arme pour faire taire tout ce qui, de près ou de loin, peut être assimilé à une critique de l’islam. Notamment la dénonciation de l’islamisme politique, des idéologies et pratiques intégristes. Ce colloque en montre bien le principe : entretenir la confusion avec le racisme. Pire, « l’islamophobie » sert à banaliser l’antisémitisme en s’y assimilant — contre toute vérité historique et politique.

Ce détournement de la lutte antiraciste vise à donner une légitimation particulière à la religion musulmane, sacralisée par l’idéologie victimaire, et mise en exergue par la prétendue « islamophobie d’État ». Le but : l’introduire au sein de la sphère publique, notamment l’école et l’université. Donc, battre en brèche la laïcité. Cela ne manque pas de cohérence ; depuis les foulards à l’école en 1989, les Frères Musulmans ont le temps pour eux.

La caution universitaire et officielle

Le détournement de l’Université, en particulier des sciences humaines, pour des opérations de propagande politico-religieuses islamistes se développe. Ce colloque se situe dans le prolongement d’une précédente journée d’étude, organisée sous la couverture de « l’Institut supérieur d’Étude des religions et de la laïcité » (ISERL) le 5 mars 2016, sous le titre : « Islamophobie, le poids des mots, la réalité des maux ». De même, les associations laïques ont dénoncé récemment un « colloque » tenu à l’ÉSPÉ de Créteil-Bonneuil sur le thème de « l’intersectionnalité », qui, avec « l’islamophobie », est le paravent de la propagande islamiste à l’université.

Les universitaires qui se prêtent à ce jeu ont donc une lourde responsabilité. Au premier rang, le vice-président de l’Université de Lyon 2, M. Yannick Chevalier. Autres noms connus : Vincent Geisser, François Burgat, etc., connus pour ne pas être des défenseurs acharnés de la laïcité (euphémisme) — mais après tout, le débat est libre (même si, en l’espèce, aucun opposant à l’islamisme n’est programmé).

En revanche, on doit s’interroger sur la caution apportée à cette propagande par des personnalités plus ou moins officielles. Sera ainsi lu un message de Jean-Louis Bianco, président de l’Observatoire (gouvernemental) de la Laïcité ! Que vient faire ici ce haut-fonctionnaire ? Est-ce la mission dont il est chargé auprès du Premier ministre ? Il est vrai que suivra l’intervention de Jean-Michel Ducomte, ancien président de la Ligue de l’Enseignement ! Habile organisation : le premier thème, celui de la laïcité, sera présenté par des laïques « soft » (euphémisme bis)… après quoi les militants de l’islamisme politique auront toute la journée pour s’en donner à cœur joie.

Ce colloque n’a pas sa place dans une Université publique, et le président de l’Observatoire de la laïcité n’a pas sa place (même virtuelle) dans ce colloque. Que la secrétaire d’État à l’enseignement supérieur et le Premier ministre en tirent les conséquences !

UFAL  (Union des Familles Laîques)