Boîte de nuit, plage privée, Automobile Club de Monaco, hôtel quatre étoiles luxe… Le tableau de chasse d’un richissime touriste ? En tout cas celui de Maître suprême Ching Hai, nouvelle locataire avec son « Association internationale » de l’hôtel ” Europe village “. Une acquisition de la SCI Skylove.

Si Ching Hai s’apprête à poser ses valises à Roquebrune-Cap-Martin, c’est aussi parce qu’elle connaît bien la région…

En Principauté, elle dispose d’un appartement « en villégiature prolongée au Fairmont hotel », nous confirme le gouvernement monégasque. Une bagatelle qui lui coûte entre 5 000 et 21 000 euros par mois. « Elle circule accompagnée par les chauffeurs de l’hôtel », affirme-t-on de source proche. Pas ou plus de voiture personnelle donc. C’est peut-être pour cela que Ching Hai, alias Celeste de l’Amour, n’a pas renouvelé son adhésion comme membre de l’Automobile club de Monaco NDLR : deux parrains obligatoires et un droit d’entrée de 600 euros. Cotisation annuelle : 120 euros…).

Des pourboires exorbitants

Manifestement fortunée, polie et généreuse avec le personnel (on parle de pourboires exorbitants), fréquentant les lieux selects de Monaco, elle n’est pas pour autant résidente monégasque. « Elle ne bénéficie pas d’une carte de séjour » précise le département de l’Intérieur.

Son vrai nom ? « On cherche… Elle a plusieurs alias… L’Amour serait peut-être son vrai patronyme… » Un nom prédestiné pour cette blonde, née au Vietnam, de nationalité britannique qui accueille ses amis à la « Spiaggia ». Un restaurant-plage privé du Larvotto, bien connu de tous les Monégasques. Le 1er mai dernier, Maître suprême, « Celeste de l’Amour » pour les intimes, y a invité 300 convives (des adeptes ?).

« Une semaine avant, elle est venue au restaurant, comme elle vient de temps en temps, explique Éric Chauvet, patron de « La Spiaggia ». « Je l’ai connue par l’intermédiaire de ma fille qui l’avait rencontrée au Jimmy’z [NDLR : la discothèque la plus huppée de la principauté]. Elle m’a dit : « Je veux inviter quelques amis végétariens, une centaine. Au bout du compte, ils étaient trois cents. »

Débordant sur la plage publique, les invités ont été installés sur des serviettes. « Des Anglais, des Allemands, des Malaisiens, mais aussi des francophones, visiblement de classe moyenne. Gentils et altruistes », souligne un Monégasque présent avec sa fille ce jour-là.

« Des gens polis, discrets, très organisés, de toutes confessions religieuses, très dociles, avec beaucoup de savoir-vivre », souligne Éric Chauvet qui garde de cette journée un souvenir mémorable. Après le buffet, place aux discours. « Elle a prôné la nature, une alimentation saine, ajoute Eric Chauvet. Elle m’a demandé de parler de Monaco et de la politique du pays en faveur de l’environnement. »

« Pas de sermon, ni de rituel », souligne le client monégasque témoin de la scène. Seulement des gens qui buvaient les paroles du Maître, semble-t-il.

Fait notable : « J’ai plusieurs fois demandé quel était le but de l’association. Je n’ai jamais pu avoir de réponse… »

À 18 heures, ce jeudi-là, tout le monde est parti, aussi discrètement qu’il était arrivé.

1- Alain Gest, député, vice-président du groupe d’étude sur les sectes à l’Assemblée nationale, nous a précisé que l’association faisait partie de la liste des mouvements sectaires établie par les services de police des renseignements généraux en 1995.

Joëlle Deviras

Monaco-Matin

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