Marcel Pontbriand, cet homme ­d’affaires de Belœil en cavale depuis quelques années en Arizona et qui se dit ­recherché par la mafia est finalement sorti de son mutisme hier. Pas pour donner sa version des faits, mais plutôt pour accuser le Journal d’avoir porté atteinte à sa réputation.

C’est par la bouche de ses avocats que M. Pontbriand a finalement contacté le Journal.

«À travers [vos] reportages, vous avez notamment affirmé que M. Pontbriand a été accusé de fraude, qu’il s’est avoué coupable de fraude, qu’il a fait de la vente illégale d’actions, qu’il est un homme d’affaires véreux, que sa crédibilité est inexistante, qu’il est le chef d’une secte et qu’il est un gourou. Ces affirmations […], en plus d’être complètement fausses, insultent, injurient et portent atteinte à la réputation et à l’honneur de M. Pontbriand», écrit Me Magali Fournier, du cabinet ­d’avocats Brouillette & associés, qui ­représente Marcel Pontbriand. La mise en demeure est datée du 15 janvier.

Marcel Pontbriand exige d’abord que le Journal se rétracte. Il réclame aussi 100 000 $ de dommages moraux pour l’atteinte «à son honneur et à sa réputation» ainsi que 50 000 $ de dommages punitifs.

Le Journal tente de rencontrer l’homme d’affaires depuis des mois pour obtenir sa version des faits à propos de ses activités.

Sans nouvelle

Le quotidien s’est même rendu aux États-Unis en novembre pour tenter de le rencontrer. Marcel Pontbriand n’a jamais donné suite à ces demandes d’entrevue.

Il se terre en Arizona depuis plusieurs ­années. Il affirme se cacher de la mafia ­montréalaise.

Parmi ces Québécois qui l’ont suivi, plusieurs ont perdu des ­dizaines de milliers de dollars quand Marcel Pontbriand leur a vendu des actions de l’entreprise NewTech, qui a depuis cessé ses activités.

En mai 2010, l’Autorité des marchés financiers (AMF) a intenté une poursuite de 240 000 $ contre lui, l’accusant entre autres d’avoir «procédé à des placements illégaux» et «d’avoir illégalement agi à titre de courtier en valeurs».

En septembre 2012, Marcel Pontbriand a plaidé coupable à 20 des 24 chefs d’accusation de l’AMF. Les représentations sur sentence sont prévues pour avril prochain.

source :
Stéphan Dussault
mercredi 16 janvier 2013,

http://www.journaldemontreal.com/2013/01/16/marcel-pontbriand-attaque-le-journal