La ministre déléguée à la citoyenneté annoncera fin février la réorganisation de la mission dédiée à la lutte contre les sectes, passée sous la responsabilité de la Place Beauvau. Des moyens supplémentaires devraient être annoncés.

La ministre déléguée chargée de la citoyenneté finalise un décret, dont les grandes lignes devraient être annoncées fin février, sur la (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires). Jusqu’ici rattaché à Matignon, ce service interministériel est passé sous la tutelle du ministère de l’intérieur mi-juillet. Mais l’annonce de sa fusion avec le (CIPDR),logé Place Beauvau, avait suscité les critiques des associations de victimes et de plusieurs de ses anciens membres, dont son ex-président Georges FENECH ou encore l’ancien sénateur Jean-Pierre  BRARD. La crainte d’un enterrement de la Miviludes, que laissait présager la vacance de sa présidence depuis octobre 2018, après le départ de l’ancien député socialiste ,Serge BLISKO était régulièrement brandie.

.Une magistrate à la tête de la Miviludes

Face aux critiques, Marlène Shiappa entend mettre en avant un simple “rattachement”au CIPDR et non plus son “absorption” par les services de lutte contre la radicalisation dirigés par , un ancien proche de Manuel VALS. La Miviludes bénéficierait ainsi d’une certaine autonomie et serait dotée d’une direction propre attribuée à une magistrate. Le futur organigramme doit prendre en compte les objections des associations anti-sectes hostiles à une tutelle placée directement sous la responsabilité du préfet Christian Gravel, et lui permettre de conserver une vocation interministérielle. L’intégration de la Miviludes au ministère doit par ailleurs permettre une collaboration avec les services d’enquête spécialisés de l’intérieur, mais aussi son bureau des cultes,chargé des relations avec les autorités religieuses. La Miviludes pourra notamment s’appuyer sur le maillage territorial du (GNVLS) de la gendarmerie. Côté police, elle travaillera avec les enquêteurs de la (Caimades). Passé de quatorze à huit membres depuis 2012, la Miviludes devrait également bénéficier d’un renforcement de ses équipes.Un premier rapport sur les dérives sectaires,qui sera présenté fin février, accordera une large place aux mouvements conspirationnistes, notamment à la mouvance QAnon importée des Etats-Unis. La montée en puissance de ces mouvances inquiète particulièrement l’Élysée, à moins de deux ans de l’élection présidentielle.

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