La scientologie ne manque pas d’atours, pour les esprits en recherche : elle plaide en faveur d’une libération de l’esprit, par la neutralisation des souvenirs traumatisants. Ceux-là mêmes qui ont exercé une influence néfaste sur le développement personnel, en empêchant la progression sociale, mais également la libération de l’emprise que la société peut exercer.

Pour Burroughs, comme pour d’autres membres de la Beat Generation, ce type de discours avait en effet de quoi séduire. Mais le biographe du romancier, Ted Morgan le relate bien : William espérait trouver une méthode personnelle pour s’en sortir, un outil d’émancipation personnelle, pour finalement tomber « sur un autre système de contrôle ».

On pourra retrouver sur Booktryst plusieurs des points que Burroughs a tenté de partager avec Allen Ginsberg, sur les bienfaits de la scientologie. Et surtout, les réactions de son ami écrivain. Burroughs avait pris la scientologie au sérieux, et L. Ron Hubbard, son fondateur, tout autant. Dans une époque de contre-culture, on peut aisément comprendre la fascination que cette alternative proposait.

William dédicacera à Allen un exemplaire de son livre Ali’s Smile / Naked Scientology, un exposé sur le contenu de la scientologie… avant de revenir sur ses propos. Il en fut officiellement expulsé, mais son état d’esprit s’accommodait assez mal de la nature autoritaire de l’organisation, et de son organisation secrète.

« Compte tenu de ce que mes articles et déclarations sur la Scientologie ont peut-être incité des jeunes à s’engager avec l’Église dite de la Scientologie, je me sens l’obligation de faire le jour sur mes actuelles pensées à son sujet », amorce Burroughs. Et s’il ne dénigre pas certaines pratiques visant à la libération de l’esprit, il tire à boulets rouges sur le comportement du fondateur, ses prises de position politique, sa vision de la famille, et bien d’autres travers, aujourd’hui assez connus…

source : ActuaLitté.fr