De quoi s’agit-il? d’un service que l’AP-HP a décidé, à la retraite du Dr Delépine, de ne pas renouveler, soutenu en cela par l’ARS en raison d’un non respect des pratiques élémentaires de prise en charge de patients (enfants et jeunes adultes) atteints de cancer ; les dysfonctionnements de ce service vont de la non prise en charge de la douleur et des soins palliatifs (l’usage de la morphine notamment soumis à des règles archaïques) au défaut de formation des médecins en passant par des pratiques évoquant fortement un comportement sectaire : une seule personne omnisciente dans tous les domaines, emprise extrême sur les familles, réseaux de soins opaques, dossiers patients non accessibles et incomplets rendant impossible une évaluation des pratiques à laquelle les services sont soumis, quasi aucune collaboration avec d’autres équipes soignantes, absence de réflexion pluridisciplinaire alors qu’on sait qu’elle est à la base même d’un exercice de qualité en cancérologie.

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Mme Delépine a atteint l’âge de la retraite en poursuivant ce qu’il faut considérer comme une dérive grave des pratiques de soins. Elle fait preuve d’un harcèlement impressionnant auprès des pouvoirs publics et sur ses collègues et se sert des familles largement manipulées pour porter son message. Relisons le discours désormais bien rodé systématiquement servi aux médias :

Mme le Dr Delépine accuse le monde médical (tous infâmes) mais l’autocritique ne l’effleure manifestement jamais, c’est un registre de pensée qui lui est inconnu.

Elle clame qu’elle seule permet aux patients atteints de cancer d’échapper aux essais cliniques “dictatoriaux” (sic !) réalisés ailleurs, en France mais aussi en Europe. Ainsi les 2000 familles et enfants confrontés à cette terrible épreuve chaque année en France, et pris en charge dans la trentaine de centres agréés par les pouvoirs publics, n’ont ni jugement ni capacité d’information. C’est étrange, sans parler du fait que ces essais sont évalués par les groupes coopérateurs nationaux et internationaux et soumis à une règlementation basée justement sur la déclaration d’Helsinki.

Elle pratiquerait, elle seule, une médecine personnalisée ! Basée sur quel rationnel ?

Tous les essais thérapeutiques seraient pratiqués par des médecins vendus à l’industrie pharmaceutique. Ceci est grotesque. Nous souhaitons pouvoir disposer de nouveaux traitements pour les enfants atteints de cancer et que ceux-ci soient disponibles le plus rapidement possible. Nous voulons justement construire des essais qui permettent d’avancer vite et mieux pour nos patients en collaboration avec l’industrie pharmaceutique. Un grand nombre de familles souhaiteraient d’ailleurs que plus d’essais soient ouverts pour les enfants notamment en rechute de leur maladie.

Enfin, rappelons que les équipes médicales et soignantes qui prennent en charge les enfants et adolescents atteints de cancer à l’APHP et dans les centres de lutte contre le cancer en Ile de France se sont engagées à maintenir un dialogue le plus ouvert possible avec les familles et les patients pris en charge à l’hôpital Raymond Poincaré car nous défendons une approche ouverte, compréhensive et solidaire de la médecine.

Il est connu qu’il faut éviter de répondre aux provocations les plus virulentes fussent elles à ce point mensongères et délirantes. Il est néanmoins grand temps d’arrêter ce scandaleux discours.

source : HuffPost du 18 août 2014