La fondation qui poursuit le gouvernement est administrée par trois adeptes des théories du complot

La poursuite déposée lundi contre le gouvernement du Québec pour dénoncer les mesures de confinement durant la pandémie est financée par une fondation administrée par trois complotistes, à qui l’ex-chef d’antenne de TQS Josée Turmel «donne une voix».

Peu connu du grand public jusqu’ici, Stéphane Blais a rallié des milliers de personnes sur les réseaux sociaux depuis le début de la pandémie de COVID-19.

Début mai, après le renouvellement des décrets gouvernementaux qui portaient atteinte selon lui à la Constitution, le comptable et activiste a mis sur pied la Fondation pour la défense des droits et libertés du peuple (FDLP).

Il affirmait alors sur sa page Facebook que la COVID-19 est un «coup d’État international» et un «prétexte pour nous conditionner à la docilité et à la répression policière».

Depuis, plus de 350 000 $ ont été amassés en dons, affirme le président de la FDLP, qui a retenu les services du cabinet de Me Guy Bertrand pour piloter ses démarches judiciaires contre Québec.

La procédure conteste aussi le projet de loi 61 sur la relance accélérée de l’économie, qui fait actuellement l’objet de débats et de critiques à l’Assemblée nationale.

Josée Turmel en appui

Celle qui a été durant des années le visage du Grand Journal de TQS Québec était d’ailleurs aux premières loges lorsque Stéphane Blais a annoncé le dépôt de cette requête, lundi, devant l’Assemblée nationale.

«Je lui donne une voix», affirme l’ex-animatrice qui a été présentée par Stéphane Blais à la foule, alors qu’elle diffusait en direct les discours sur sa page Facebook.

Josée Turmel appuie la fondation.

Mme Turmel dit «endosser» la fondation. «Cette fondation a lieu d’être et les actions qu’ils prennent, je suis d’accord avec ça.»

Elle dit toutefois «faire confiance à l’intelligence des gens» quant aux arguments de nature complotiste que les membres ont émis. «[Est-ce que je suis d’accord avec] 100 % des choses qui vont sortir de la bouche de ces gens-là? Là, mettez-moi-z’en pas trop sur les épaules», plaide-t-elle.

Les autres administrateurs de la fondation, Jean-Jacques Crèvecoeur et Caroline Mailloux, ont en effet pris la parole lors du rassemblement de lundi, dénonçant la présumée dangerosité des vaccins en développement contre la COVID-19 et faisant état d’un grand complot gouvernemental visant à brimer les libertés citoyennes.

Malgré ces positions, Stéphane Blais se défend d’être conspirationniste. «Arrêtons de mettre des étiquettes. Je prends l’information de source professionnelle et je pose des questions», a-t-il commenté.

Legault réagit

Questionné hier sur les démarches judiciaires menées par la FDLP, le premier ministre a répondu qu’il s’était basé sur la science pour agir face à la pandémie. «Ces gens-là ont une autre science, on ne peut rien faire», a laissé tomber François Legault.

LES THÉORIES DE LA FDLP

  • La COVID-19 est un «prétexte pour nous conditionner à la docilité et à la répression policière» et pour imposer des lois qui vont à l’encontre des libertés citoyennes.
  • Le coronavirus est un «coup d’État international d’une clique de puissants malfrats contre les peuples du monde».
  • Les gouvernements veulent rendre obligatoire le vaccin contre la COVID- 19, qui créera d’ailleurs des «humains génétiquement modifiés».
  • L’OMS est dirigée par un ancien criminel de guerre et financée par le multimilliardaire Bill Gates, qui s’enrichit grâce à la fabrication de vaccins.
  • Les manifestations en cours contre le racisme ne sont que de la «diversion» des gouvernements.
  • Les médias, à la solde du gouvernement, envoient un message qui est «faux» à la population. Le gouvernement est corrompu.

source :

journal de montréal

KATHRYNE LAMONTAGNE

et

NICOLAS SAILLANT

 

Mercredi, 10 juin 2020

https://www.journaldemontreal.com/2020/06/10/poursuite-pilotee-par-des-conspirationnistes

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