Réfugié à Malte, Alain Schmitt a été extradé vers la France. Deux jeunes Allemandes viennent de s’ajouter à la liste des plaignants. Elles avaient rencontré le gourou durant sa fuite sur l’île méditerranéenne.

Remis à la France le 24 juillet après six mois de prison à Malte, Alain Schmitt, l’ex-gourou d’Algrange, n’en a sans doute pas fini avec la justice. Selon nos informations, son passif judiciaire vient de s’alourdir de deux nouvelles plaintes.
Alors qu’Alain Schmitt est en fuite à Malte, deux jeunes Allemandes d’une vingtaine d’années font le voyage vers le petit archipel et intègrent son entourage. Inquiètes, leurs familles donnent l’alerte fin 2008 par l’entremise de leur avocat, qui adresse un courrier aux autorités indiquant que l’ex-gourou d’Algrange aurait repris ses activités au cours de sa fuite.
Les plaintes qui seraient aujourd’hui en cours d’instruction par le parquet de Strasbourg, après avoir transité par le tribunal de Thionville, n’auraient pas donné lieu à d’amples investigations.

Arrêt reporté au 22 septembre

Me Françoise Cotta, l’avocate parisienne du Nancéien condamné en 2008 à cinq ans de prison, en son absence, pour séquestration et violences en réunion, a pourtant indiqué hier «ne pas avoir connaissance de ces nouvelles procédures. Je ne connais actuellement que le dossier pour lequel il vient d’être jugé en appel mi-août à Metz. Non, non, vous me l’apprenez!», a-t-elle déclaré.
Dans l’attente de plus amples développements judiciaires sur le cas de ces deux victimes présumées du Nancéien, il faut se souvenir qu’une jeune femme de 24 ans, passée par la propriété d’Algrange, avait déjà porté plainte début 2010, juste après son interpellation à Malte. Elle avait décrit avec beaucoup de précision les étranges habitudes du petit groupe d’Algrange, des travaux collectifs aux punitions, en passant par les jeux sexuels auxquels elle devait se préparer.
Pour l’heure, Alain Schmitt est toujours dans l’attente de la décision de la cour d’appel de Metz. L’arrêt, qui devait être rendu demain, a été prorogé au 22 septembre pour cause d’embouteillage dans les salles de visioconférences de la prison de Fresnes, où il est toujours détenu. «Cette technique a été choisie parce qu’il est très fatigué», a justifié Me Cotta, qui s’est refusé à tout autre commentaire.
Il semblerait pourtant que la visioconférence évite surtout d’importants frais de déplacements à la justice.
Lors de sa comparution à Metz le 18 août, Alain Schmitt, diabétique et insulinodépendant, était accompagné, en plus de son escorte, de deux ambulanciers et d’une infirmière. Ce jour-là, l’avocat général avait requis quatre ans de prison, dont deux ferme, à son encontre. La défense avait tenté de minorer le rôle de l’ex-leader de la secte d’Algrange.

par Alain Morvan (Le Républicain lorrain)