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La victime et le violeur présumé avaient des parents témoins de Jéhovah: amis, ils se voyaient régulièrement, et à ces occasions, Fabrice a abusé de Diana, chez elle, à Mons, à de multiples reprises. Presque tous les jours. Le tribunal correctionnel de Mons vient d’ouvrir le dossier.

Un jour de 1997, Fabrice embrasse Diana sur la bouche. Sa maman a la puce à l’oreille: Diana lui avoue alors de très fréquentes fellations (ce qui est un viol au sens légal), imposées depuis ses huit ans par Fabrice. “ Ne portons pas plainte immédiatement ”, conseille l’adulte. “ Moi-même, j’ai été abusée à mes 13 ans, j’ai porté plainte et cela ne m’a rien apporté, bien au contraire. Si tu veux, tu le feras quand tu seras majeure. ”

A l’époque, les parents de Diana portent le litige devant le comité judiciaire des Témoins de Jéhovah. Là, les ‘sages’ choisissent le silence devant la justice civile… et ils excommunient Fabrice de leur congrégation. Le comité n’était apparemment pas au courant de la gravité des faits.

Le temps passe: à 20 ans, Diana porte plainte. Le procès de Fabrice se déroule devant le tribunal de Mons devant une chambre à trois juges.

Interrogé par Jean-Marc Ruchard, le prévenu s’apitoie surtout sur son sort.

“ La victime est en souffrance, comme le prévenu, mais celle de Diana est mille fois supérieure à la vôtre, ” constate Me Graulich, partie civile. Qui estime positif, dans ces cas d’enfance brisée, que les victimes bénéficient d’un délai à partir de leur majorité, pour porter plainte contre leur bourreau.

Vincent Baert, substitut, requiert 4 ans d’emprisonnement, assorti d’un sursis probatoire, avec comme condition, de suivre son traitement et de ne pas entrer en contact seul avec des mineurs d’âge.

Jugement début février.

Source : Sudpresse
10 janvier 2012

http://www2.sudpresse.be/regions/mons/2012-01-10/mons-une-fillette-violee-par-un-temoin-de-jehovah-930496.shtml