Des contrôles effectués par les services de l’État ont permis de déceler ce que l’on peut qualifier de dérives sectaires dans le système de formation continue. Sur 3000 organismes contrôlés, 1800 proposaient des formations de type comportemental laissant apparaître une approche relevant d’une dérive sectaire. Leur présentation entretient un flou artistique très éloigné de la clarté et de la rigueur que l’on est en droit d’attendre. Quand il est question d’hypnose, de massage, de résilience, est-ce que cela s’inscrit vraiment dans les objectifs d’une formation professionnelle ? Ce n’est pas par hasard que j’ai invité aux assises Georges Fenech, qui dirige la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires).

Quelles mesures envisagez-vous ?

Nous allons demander aux directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi d’intensifier les contrôles des organismes selon une feuille de route très précise qui leur sera adressée. On ne peut laisser se développer les dérives qui ont été décelées. Elles touchent des hommes et des femmes, demandeurs d’emploi ou salariés qui suivent une formation qui coûte cher, sans valeur ajoutée, et qui, parce que des sectes s’y sont glissées, peut avoir des conséquences négatives sur la vie des gens.

Vous organisez vos assises à l’occasion du 40 e anniversaire de la loi de 1971. Depuis le paysage a considérablement évolué…

Bien sûr. Le monde du travail a changé. L’offre de formation s’est diversifiée. Sur 50 000 prestataires déclarés, 15000 assurent réellement des formations. Une toute petite moitié seulement bénéficie d’un label. Cela représente un chiffre d’affaires de 7 milliards d’euros, 753 millions d’heures, 11 millions de stagiaires qui ont droit à la qualité. Pour favoriser une meilleure réactivité et une plus grande adéquation entre offre et besoin, j’ai déjà lancé le service public d’orientation tout au long de la vie sur les 350 bassins d’emploi. Un portail internet sera opérationnel en novembre. Pour accroître la lisibilité de l’offre, nous allons créer une base de données nationales, dont la responsabilité sera confiée à Centre Inffo. Cette grande bibliothèque de l’offre sera en place au premier trimestre 2012.

Source : L’EST REPUBLICAIN Propos recueillis par Philippe RIVET