28/02/2008 20:20
DOUAI (Nord), 28 fév 2008 (AFP) – Mort d’une patiente : sursis requis en appel pour un médecin ex-adepte d’une secte

Une peine de deux ans de prison avec sursis et l’interdiction définitive d’exercer ont été requises jeudi contre un médecin, ex-membre de la secte Graal, jugé devant la cour d’appel de Douai pour non-assistance à personne en danger après la mort d’une patiente en 1997.

Les réquisitions correspondent à la peine prononcée en première instance en juin 2006 par le tribunal correctionnel de Lille à l’encontre du docteur Gérard Guéniot, 61 ans, spécialiste de l’homéopathie.

Dans son réquisitoire, l’avocate générale Catherine Champrenault, qui a également réclamé une amende de 50.000 euros, a rappelé les “conditions atroces du décès” d’Evelyne Marsaleix, une mère de deux enfants atteinte d’un cancer du sein, morte à 31 ans en janvier 1997.

Cette dernière, dont le cancer avait été diagnostiqué début 1995, craignait de suivre une chimiothérapie. Elle s’était alors tournée vers M. Guéniot et un autre médecin, Michel Saint-Omer, qui exerçaient dans le métropole lilloise.

Un an avant sa mort, Evelyne Marsaleix avait notamment observé un jeûne de 21 jours et suivi des soins à base de cataplasme d’argile. Elle avait également suivi un traitement avec des gélules homéopathiques à base de gui.

Pour Mme Champrenault, le docteur Guéniot a “contrevenu totalement à la mission d’un médecin”, pour n’avoir pas envoyé la jeune femme chez un cancérologue et ne lui avoir pas dit que l’homéopathie n’était qu’un traitement d’appui.

Partie civile au procès comme en première instance, l’Association de défense des familles et de l’individu victimes de sectes (ADFI) a dénoncé les méthodes du Dr Guéniot, ancien membre du Graal, un mouvement classé comme secte dans un rapport parlementaire de 1995, qui recommande notamment les thérapies parallèles plutôt que la médecine classique.

Comme lors de son procès à Lille, M. Guéniot a plaidé qu’il n’avait vu qu’une seule fois Mme Marsaleix et qu’il n’avait fait que l’orienter vers son collègue Saint-Omer, lui aussi ancien membre du Graal.

Jugé aussi en juin 2006 pour le même chef, ce dernier avait été condamné comme M. Guéniot à deux ans de prison avec sursis. Il n’avait pas fait appel de la condamnation.

http://www.la-croix.com/afp.static/pages/080228192030.q7uu5guv.htm

La Croix