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{{JUSTICE | Les adeptes de Raël voulaient offrir aux passants veveysans des gâteaux à Noël. La Municipalité s’y est opposée. Le mouvement a saisi la justice vaudoise. En vain.}}

{{24 heures}}

{{CHRISTOPHE BOILLAT}} | 03.02.2010

Le Mouvement raëlien a notamment pour but «d’assurer les premiers contacts et d’établir de bonnes relations avec les extraterrestres». Mais, à Vevey, l’association a été confrontée à une rencontre du 3e type. Voulant tenir stand devant le Centre commercial St-Antoine et distribuer des gâteaux peu avant Noël, les adeptes de Raël ont reçu une fin de non-recevoir. Motif de la décision municipale, «l’interdiction de toute occupation du domaine public par des stands faisant du prosélytisme sectaire ou religieux».

Les édiles ont également voulu «prévenir tout risque de trouble à l’ordre public». «Mais quel trouble à l’ordre public? s’insurge Chris Antille, porte-parole du Mouvement raélien suisse. En 30 ans de présence en Suisse, nous n’avons jamais créé de troubles à l’ordre public. Nous donnons juste des informations sur notre mouvement et les idées que nous défendons.» Néanmoins, un juge de l’Est vaudois a rendu une ordonnance en 2004, confirmée par la justice cantonale, à la suite de la présence d’un Raëlien sous la tente du Montreux Jazz Young Planet, espace réservé aux jeunes de 8 à 17 ans. Le disciple aurait bel et bien «troublé l’ordre public».

Dans son recours formulé contre la décision veveysanne, le Mouvement invoque la liberté d’expression ou de réunion. Or la justice a démonté l’argument, estimant que «les conditions de restrictions à ces libertés fondamentales» étaient en l’espèce «réalisées». Exit également l’invocation à l’égalité de traitement, «Vevey ayant toujours la même attitude d’interdiction d’utilisation de la voie publique pour des associations ou des mouvements qui véhiculent des messages controversés ou sujets à caution. Ce fut le cas précédemment pour la Scientologie ou Pierres Vivantes», explique le municipal Lionel Girardin.

Déboutés par la justice vaudoise, les Raéliens ne feront pas recours au Tribunal fédéral. «Nous continuerons néanmoins à demander l’utilisation de l’espace public pour nos actions d’informations. Comme à Berne, Zurich ou Genève qui nous acceptent.»

{{Et ailleurs dans le canton…}}

{{LAUSANNE}} La capitale vaudoise ne fait pas de distinction entre les différents mouvements religieux qui adressent des demandes d’utilisation de l’espace public. «L’autorisation est délivrée par mon service. Si un refus est envisagé, c’est du ressort de la Municipalité, précise Florence Nicollier, cheffe de la Police du commerce. Concernant les Raëliens, nous n’avons pas eu récemment de demande de leur part.»

{{NYON}} Sur la ville de la Côte, le règlement est clair: pas de distributions d’imprimés sur la voie publique. Que l’on soit Raëlien ou carrossier. «Les associations ou mouvements religieux qui en font la demande peuvent en revanche tenir un stand trois fois par an le samedi, jour de marché. Les Témoins de Jéhovah l’ont fait. les Raëliens n’ont jamais demandé d’autorisation», explique Roger Gaillard, employé à la Police du commerce.

{{YVERDON}} «Nous n’avons jamais été sollicités par les Raëliens. D’autres mouvements religieux l’ont fait. Rarement. L’un d’entre eux avait vu sa demande rejetée par la Municipalité. Il y a dix ans de cela. Et n’avait pas jugé utile de faire recours», déclare Serge Richoz, commandant de la police de la cité thermale.