Un homme de 30 ans, médecin urgentiste à Caen (Calvados), comparaît mardi 2 octobre 2018 devant le tribunal correctionnel pour abus de faiblesse et sujétion psychologique.

Le président de l’association Notre-Dame mère de la Lumière a-t-il fait de cette organisation un groupement sectaire ? Le tribunal correctionnel de Caen (Calvados) va se pencher sur la question, mardi 2 octobre 2018.

Exlu par l’Université, puis par le diocèse

L’homme, médecin urgentiste de profession, est jugé pour « abus frauduleux de l’ignorance ou de la faiblesse d’une personne, en maintenant la sujétion psychologique ou physique des participants ». Alors étudiant, il avait créé un groupe à l’aumônerie de l’Université de Caen, en 2008. Les membres se réunissaient pour des veillées de prières ainsi que des maraudes auprès des démunis dans les rues de Caen. Exclu de l’Université, le groupe s’était transformé en « Notre-Dame mère de la Lumière ». Une communauté qui possède deux maisons : une pour les hommes, à Verson ; l’autre pour les femmes, à Tourville-sur-Odon.

D’anciens membres de l’association, soutenus par l’ADFI (association pour la défense des familles et de l’individu), ont alerté les autorités judiciaires et religieuses, au printemps 2016. Après une enquête canonique, l’évêque de Bayeux-Lisieux, Monseigneur Boulanger, a retiré sa lettre de mission à Notre-Dame mère de la Lumière, en janvier 2017.

Seize victimes

L’enquête de la police judiciaire de Caen, quant à elle, a abouti au placement en garde à vue du médecin urgentiste à deux reprises en juin 2018. Placé sous contrôle judiciaire, il comparaîtra donc mardi 2 octobre 2018. Son avocat, Me Jean Delom de Mézerac, s’était emporté le 23 juillet, quand le médecin avait demandé la levée de son contrôle judiciaire :

Il est poursuivi comme un vulgaire gourou de secte. Il n’y a strictement rien dans ce dossier. Ces gens ont décidé un autre choix de vie, ils font partie d’une branche chrétienne reconnue par le Vatican.

Le président de Notre-Dame mère de la Lumière s’était, lui, dit « profondément choqué », insistant sur sa « foi convaincue ».

Le procureur de la République avait de son côté insisté sur la nécessité de « protéger les personnes d’elles-mêmes, comme dans les cas de violences conjugales ». Seize personnes, dont cinq d’une même famille, sont considérées comme victimes dans cette affaire.

source :

https://actu.fr/normandie/caen_14118/notre-dame-mere-la-lumiere-caen-groupe-religieux-mouvement-sectaire_18827834.html