DIJON, 17 déc 2008 (AFP) – Un homme de 67 ans a demandé mercredi à la cour d’appel de Dijon la réouverture de l’enquête judiciaire, visant une “communauté religieuse” du Jura, dans laquelle son épouse et deux de ses filles militent depuis cinq ans, a-t-on appris auprès de la cour.
Pierre Boucher-Doigneau, colonel en retraite, faisait ainsi appel du
non-lieu prononcé en juillet dernier par un juge d’instruction dijonnais, dans l’enquête sur la communauté “Amour et Miséricorde”, installée depuis 2001 à Chaussin dans le Jura.
Le Parquet général s’est déclaré favorable à la réouverture de l’enquête. La chambre d’instruction de la cour d’appel a mis son arrêt en délibéré au 18 mars 2009.
Selon Me Loïc Duchanoy, l’avocat de M. Boucher-Doigneau, ce dernier “vit une rupture totale avec son épouse et ses deux grandes filles depuis leur entrée dans cette communauté” en 2003.
“Il n’a aucune nouvelle et ne peut les rencontrer et il n’a même pas été
informé de la naissance de ses petits-enfants”, a déclaré Me Duchanoy à l’AFP.

Selon la Miviludes, (mission interministérielle chargée de la lutte contre
les sectes) qui a recueilli des informations sur place le 11 décembre dernier,
cette communauté est dirigée par une “gourelle”, Eliane Deschamps, une mère de cinq enfants, qui prétend “recevoir des apparitions de la Vierge tous les 15 du mois à 0H06”.
Les informations recueillies “attestent de comportements constitutifs de
dérives sectaires au sein de ce groupe à travers des témoignages révélant un processus d’emprise sur ses membres, de rupture avec l’environnement familial et social et de pressions financières”, a déclaré à l’AFP, son président Georges Fenech.

Regroupant plusieurs dizaines d’adeptes, cette communauté avait déjà fait
l’objet de plaintes de proches et d’anciens adhérents en 2002 et 2003, et une instruction judiciaire avait été ouverte par le Parquet de Dijon.

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