De nouvelles allégations d’inconduite sexuelle font surface au sujet du chef spirituel de l’une des plus importantes organisations bouddhistes en Occident.

Sakyong Mipham Rinpoché a quitté ses fonctions en juillet, le temps qu’une enquête indépendante sur des allégations d’inconduite sexuelle suive son cours. Il dirigeait la communauté Shambhala, l’une des plus importantes organisations bouddhistes au monde, dont le siège social est à Halifax, en Nouvelle-Écosse, depuis les années 1980.

Un rapport, le troisième dans cette affaire, a été publié jeudi par l’organisme indépendant Buddhist Project Sunshine, fondé par une ancienne membre de la communauté Shambhala. Il contient des allégations formulées par des personnes ne s’étant jusque là pas manifestées.

Selon Andrea Winn, fondatrice de Buddhist Project Sunshine, ce document met en lumière de nouvelles allégations d’une nature plus grave, qui pourraient être éventuellement soumises à l’attention des autorités judiciaires.

En plus d’allégations d’inconduite sexuelle, le rapport fait état de présumée coercition dans des affaires financières et immobilières.

Carol Merchasin, une avocate qui supervise pour le compte de Buddhist Project Sunshine l’enquête présentement en cours, indique que ces allégations additionnelles suggèrent un autre niveau de préjudice.

Shambhala International rejette les nouvelles allégations

L’organisation religieuse Shambhala International a rejeté les allégations de jeudi, les qualifiant de sans fondement, salaces et diffamatoires, et jugeant qu’elles s’appuient sur les affirmations non corroborées d’une seule source anonyme.

Selon les rapports publiés précédemment, plusieurs femmes ont accusé le chef spirituel de boire excessivement et de se servir d’un adjoint pour obtenir les services sexuels d’étudiantes. Une aide-cuisinière chilienne accuse aussi Sakyong Mipham d’attouchements et d’avoir tenté de la dévêtir après l’avoir coincé dans une salle de bain lors d’une réception au Chili en 2002.

Aucune allégation n’a été examinée en cour, jusqu’ici. La Police régionale d’Halifax dit qu’il n’y a aucune accusation de portée contre Sakyong Mipham Rinpoché.

Une communauté en transition

Le mois dernier, Sakyong Mipham Rinpoché, 55 ans, s’est excusé de la douleur, de la confusion et de la colère éprouvées par la communauté Shambhala et a affirmé qu’il en prenait la responsabilité.

Le conseil Kalapa, qui gère l’organisation religieuse basée à Halifax et plus de 200 centres de méditation à travers le monde, a annoncé cet été la démission en masse de ses membres.

Un comité de transition a été créé. Un conseil d’administration sera nommé sur une base intérimaire d’ici le 10 septembre, afin de créer une distance entre les membres démissionnaires et ceux qui prendront en main les destinées futures de la communauté.

Le conseil Kalapa a engagé une firme d’avocats d’Halifax, Wickwire Holm, pour enquêter sur les allégations. Toutefois, le plus récent rapport de Buddhist Project Sunshine fait état d’une méfianceenvers cette enquête, car, dit-on, il est difficile de savoir à qui la firme d’avocats se rapporte.

 

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1119685/chef-bouddhiste-allegations-shambhala-inconduite-sexuelle-halifax