BORDEAUX, 4 juin 2010 (AFP) – Un homme d’une soixantaine d’années, proche du gourou des anciens reclus de Monflanquin/Oxford, a été mis en examen et écroué vendredi à Bordeaux dans l’enquête sur la séquestration de onze membres d’une famille aristocratique du sud-ouest, a-t-on appris auprès du parquet.

Jacques Gonzales – président d’une mystérieuse fondation domicilié au Québec (Canada), la Blue light foundation, selon une source proche du dossier – a été interpellé à son domicile parisien en milieu de semaine, avec un autre individu qui pourrait avoir joué un rôle d’exécutant dans le dossier.
Le parquet de Bordeaux indique dans son communiqué que la perquisition effectuée au domicile de ce dernier a permis de retrouver “une somme de 34.000 euros” ainsi que “de nombreux objets de valeurs dont des lithographies, des montres de grande valeur, des bouteilles de grands crus de vin, une garde-robe de luxe, une BMW série 6 et une somme de 86.000 euros dans un coffre”.
M. Gonzales et son complice ont été mis en examen vendredi en fin d’après-midi pour “abus de faiblesse de personne en état de sujétion psychologique ou physique, d’extorsion, d’escroquerie et de blanchiment”.
Le président de la Blue light foundation fait également l’objet d’une enquête pour “non justification de ressources par une personne en relation habituelle avec l’auteur d’extorsion”.
Selon une source proche du dossier, Jacques Gonzales, était en relation étroite avec Thierry Tilly, le gourou présumé, qui se présentait comme le fondé de pouvoir de la Blue light foundation.
Ce dernier a été interpellé en Suisse en octobre dans le cadre d’un mandat d’arrêt européen avant d’être mis en examen et incarcéré à Bordeaux.

Thierry Tilly, 45 ans, est poursuivi pour escroqueries, abus de faiblesse, extorsion de fonds, séquestration avec actes de torture et barbarie.
A l’automne 2001, onze membres de la famille Védrines, âgés alors de 16 à 86 ans, se sont coupés du monde pour vivre reclus dans leur propriété de Monflanquin (Lot-et-Garonne). Ils y resteront jusqu’en 2008, date à laquelle certains des Védrines partent rejoindre M. Tilly à Oxford.
Huit membres de cette famille demeuraient toujours sous l’influence de leur gourou malgré l’incarcération de ce dernier. Ils n’ont repris une vie sociale normale qu’après l’intervention d’un avocat des parties civiles.

Depuis, ils ont été entendus par le juge d’instruction. En huit ans, les Védrines ont été dépouillés de leurs biens, apparemment au bénéfice de M. Tilly.
Le parquet de Bordeaux indique que “les mouvements financiers provenant des infractions commises au préjudice des parties civiles, s’élèvent à 2 millions d’euros” avec notamment la vente du château Martel, la propriété familiale.