Fadela Amara et François Lamy qui ont travaillé sur la politique de la ville dans des gouvernements différent débattent.
Les banlieues et les quartiers ont-ils été délaissés ? Comment cibler les futures actions ? Chargés du dossier de la ville dans le gouvernement Ayrault pour François Lamy et dans l’équipe de François Fillon pour Fadela Amara, réfutent tous les deux l’idée que des cités soient des zones de non-droit où la police n’interviendrait pas.
Insistant sur les nombreuses actions déjà menées, François Lamy, député PS de l’Essonne, et Fadela Amara, fondatrice de « Ni putes, ni soumises », ont plaidé en faveur de « la mixité sociale », la priorité « des projets adossés à la laïcité ».
Priorité à la mixité sociale
« Il faut quelque chose de plus pour les banlieues », les deux intervenants s’accordent sur le constat, tout en repoussant le lien unique entre les cités et les évènements tragiques de la semaine dernière. Le socialiste François Lamy le rappelle :
« Les frères Kouachi ont passé toute leur enfance en Corrèze, ne pratiquons pas l’amalgame. Les terroristes ne viennent pas tous de la banlieue. En revanche, des citoyens dans ces quartiers se sentent discriminés sur la question de l’islam, les questions économiques et sociales. »
Pour sa part, Fadela Amara a insisté sur la nécessité de mener « la bataille de la mixité sociale ». Mais l’Etat, dit-elle, ne peut pas être le seul acteur :
« Nos collectivités territoriales ont des compétences. Il faut mobiliser les élus et les associations de quartiers. »
François Lamy a renchéri en réclamant la mobilisation de l’ensemble des administrations. Et de citer l’exemple de Pôle emploi.
« Pôle emploi a la culture des publics, mais pas la culture d’une action territoriale. »
Mettant l’accent sur la nécessité d’une action globale dans les quartiers, les deux experts de la politique de la ville ont souhaité la poursuite de la lutte contre les discriminations, en particulier à l’emploi. Fadela Amara a demandé à ce que tous les projets publics soient « adossés à la laïcité », réclamant de « la fermeté sur la question du respect de l’autorité ». François Lamy a lui souhaité « un programme de détection des enfants en difficulté ». « Tous les outils sont déjà là » a-t-il souligné.
source : francetvinfo.fr