27/01/2009

Santé-entreprise-psychologie-médecine

{{L’Ordre des médecins critique vigoureusement les “tickets psy”}}

PARIS, 27 jan 2009 (AFP) – Le Conseil national de l’Ordre des médecins a
vigoureusement critiqué mardi la mise en place par une entreprise de conseil, spécialisée dans les problèmes de mal-être au travail, d’un système de “ticket psy” permettant aux salariés de rencontrer un spécialiste.
Le “ticket-psy”, à la différence du ticket-restaurant, est financé à 100%
par l’entreprise, explique Valentine Burzynski, directrice générale de ASP
entreprises (Accompagnement, sensibilisation, prévention). Il est remis par le médecin du travail au salarié “quand le salarié en fait la demande ou quand il identifie un besoin”.
“Bien sûr il s’agit d’une démarche libre, volontaire, anonyme et
confidentielle”, souligne Mme Burzynski.
Le système de ticket-psy a été lancé il y a deux ans, mais “sur mesure” pour des clients qui l’avaient demandé. Il s’agit maintenant, dit-elle, de le lancer “à plus grande échelle”.
Le réseau de professionnels que l’entreprise met progressivement en place est constitué à 80% de psychologues cliniciens, et pour le reste de
psychothérapeutes et de psychiatres, soit pour le moment “une bonne centaine de personnes”. ASP ambitionne d’en avoir “à peu près 500 d’ici la fin de l’année”.
Le Conseil de l’Ordre, très critique, s’étonne que “la médecine soit devenue prestataire de services, comme Sodexo” (chèques restaurants, chèques cadeaux).

Pour le Dr Piernick Cressard, président de la section “éthique et
déontologie” de l’Ordre, “la médecine n’est pas un commerce”. En outre, a-t-il indiqué à l’AFP, “la médecine n’est pas chargée du bien-être de la société, mais de traiter des gens qui présentent des pathologies”.
Il s’est étonné aussi du mélange entre psychiatres (les seuls forcément
médecins), les psychologues et les psychothérapeutes.
Il a noté aussi qu’un médecin travaillant pour un organisme devait disposer d’un contrat visé par le conseil départemental de l’ordre”.
Pour lui, enfin, et ce n’est pas le moindre, il y a risque de “violation du
secret médical”. “On voit très bien la pression que peuvent exercer les DRH”, a-t-il souligné.
Les tarifs sont négociés avec chaque entreprise par ASP en fonction de sa structure, mais le coût oscille entre 100 et 120 euros par ticket, c’est à dire par consultation. Le médecin du travail peut donner un ou deux carnets de cinq tickets au salarié.
La consultation d’un psychiatre de secteur 1, selon le Conseil de l’ordre,
est fixée à 41 euros, remboursés par la sécurité sociale. Mais en secteur 2, le montant des honoraires peut monter beaucoup plus haut.

chc/BC/bg

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