Tom Quèze avait 13 ans lorsqu’il a négocié sa survie et celles de sa sœur et de son frère, âgés à l’époque de 14 et 16 ans. Quelques jours avant le drame, tous trois devaient accompagner leurs parents dans le «transit vers Sirius», mais le système de mise à feu n’avait pas fonctionné.

Le soir du 22 mars 1997, c’est dans un bâtiment secondaire de la maison du rang Notre-Dame que les pompiers ont retrouvé les enfants, à quelques pas de la maison où ils ont découvert avec stupeur les corps de quatre adultes alités au premier étage et d’une femme au rez-de-chaussée.

«C’est moi qui ai découvert celle qui était dans le salon. Je me suis enfargé dans ses jambes et je suis tombé sur elle. Je me suis relevé. Ça n’a pas été long», raconte Clément Godin, chef pompier de Saint-Casimir.

Assez de mal

Aujourd’hui pâtissier, Tom Quèze, 28 ans, habite Le Havre, en France. Pour la première fois, il a accepté de parler à un journaliste de cet événement, sans toutefois vouloir aborder les détails du drame.

«Je n’ai pas envie de revenir sur l’OTS, ça a assez fait de mal comme ça», s’est-il justifié. «Pour moi, ça ne change rien que ça fasse cinq, dix ou quinze ans. La page est tournée et je n’en veux pas à mes parents.»

Aucune activité particulière de commémoration n’a donc été prévue chez les Quèze. «Le jour J, j’aurai une pensée supplémentaire pour mes parents. On ne peut jamais oublier ça. Sinon moi, je vais travailler. C’est une journée comme une autre. Ça ne vaut pas la peine d’aller remuer le couteau dans la plaie», précise-t-il avec détachement.

Il ajoute toutefois qu’il a cherché, plus jeune, des réponses à ses nombreuses questions pour savoir pourquoi ses parents ont posé un tel geste. «Qui ne chercherait pas à comprendre? Ça concerne la famille après tout.»

Le soutien de sa famille

Le pâtissier soutient qu’il n’a pas eu besoin de beaucoup d’aide psychologique à la suite de la tragédie puisque sa famille a su bien les entourer.

«Avec un bon cadre familial et des gens qui ont une bonne épaule, ça passe bien. Avec un bon cadre familial, pas besoin de psy», commente-t-il.

Tom Quèze dit n’être jamais revenu au Québec depuis qu’il a quitté la province à 13 ans, lui qui a vécu neuf ans ici. «C’est sûr que j’aimerais bien, c’est un beau pays. Je reviendrais peut-être avec ma blonde», a-t-il dit sur le sujet.

Il dit d’ailleurs garder de très beaux souvenirs du Québec, même si son séjour s’est terminé de façon horrible.

http://fr.canoe.ca/infos/regional/archives/2012/03/20120319-091848.html

Source : Agence QMI
Nicolas Saillant
19/03/2012