Le premier procès en Belgique visant l’Eglise de scientologie s’est ouvert lundi matin au tribunal correctionnel de Bruxelles, près de 20 ans après les premières plaintes pour fraude et extorsions, les prévenus dénonçant un “acharnement judiciaire” du parquet.

Le procès a débuté dans une salle comble, selon des images des télévisions belges, par l’interrogatoire d’une ancienne trésorière, sommée d’expliquer d’où l’Eglise de scientologie tirait ses revenus, s’élevant selon elle à 5.000 euros par semaine.

“Les revenus de l’Eglise étaient de l’ordre de 5.000 euros par semaine. Deux mille euros provenaient de la vente de matériaux comme les livres et les vidéos et 3.000 euros de la vente des cours et formations”, a-t-elle raconté, citée par l’agence de presse Belga.

La trésorière a bénévolement travaillé jusqu’en 2005 pour l’Eglise de scientologie, qui a été incluse en 1997 par le Parlement belge sur la liste des sectes, la qualifiant même de “nuisible” et de “dangereuse”. En tant que “permanente”, elle a pu cesser de payer pour les formations de “l’Eglise”, mais son mari a investi à l’époque 400.000 francs belges, soit près de 10.000 euros.

“Je n’ai pas signé de contrat de travail, mais une déclaration d’adhésion. Je faisais quasi(ment) un temps plein et j’avais d’autres petits boulots à côté pour subvenir à mes besoins”, s’est-elle défendue, selon Belga.

Deux associations -la branche belge de l’Eglise de scientologie et le Bureau européen pour les droits de l’homme, une émanation à Bruxelles du siège américain de l’Eglise de scientologie- et onze de leurs dirigeants figurent parmi les prévenus.

Les scientologues belges sont accusés par le parquet fédéral d’avoir mis sur pied une “organisation criminelle”, de “fraude”, de “pratique illégale de la médecine”, de “violation de la vie privée” et d'”extorsion”.

En principe, une organisation qualifiée de criminelle par la justice est susceptible d’être interdite.

“Non seulement l’Eglise conteste les charges qui lui sont reprochées et qui touchent tous les scientologues dans leurs droits fondamentaux, mais elle entend dénoncer les graves abus qui ont émaillé ces 18 années d’acharnement judiciaire”, ont indiqué vendredi les scientologues belges dans un communiqué.

La première enquête en Belgique concernant l’Eglise de scientologie avait été ouverte en 1997 sur la base de plaintes d’anciens adeptes, dont une femme qui s’était tournée vers la justice après avoir cherché en vain à récupérer une partie de l’argent qu’elle lui avait versé.

Au cours de perquisitions effectuées en 1999, les enquêteurs avaient saisi des dossiers reprenant des données personnelles de ses membres, dont des descriptions psychologiques et des informations relatives à l’état de santé des adeptes.

Classée en France parmi les sectes par plusieurs rapports parlementaires, la scientologie est considérée comme une religion aux États-Unis et dans quelques pays européens, comme l’Espagne, l’Italie, les Pays-Bas et la Suède.

(AFP) relayé par i24news DIRECT LE MORNING 8:00 AM – 10:00 AM