PARIS, 25 mai 2009 (AFP) – Le procès de l’Eglise de Scientologie pour
escroquerie en bande organisée s’est ouvert lundi après-midi devant le tribunal correctionnel de Paris.
L’audience s’est ouverte peu après 14H00. Le procès doit s’achever le 17 juin et le jugement être mis en délibéré.
“C’est la première fois que l’Eglise de Scientologie est renvoyée en
correctionnelle pour escroquerie en bande organisée”, rappelait avant l’audience l’avocat des plaignants, Me Olivier Morice, satisfait que la justice puisse “examiner les responsabilités des scientologues”.
“C’est un procès en hérésie, il y a une espèce d’acharnement contre l’Eglise de Scientologie”, déplorait pour sa part la porte-parole de la Scientologie française, Danièle Gounord, déplorant des “accusations mensongères”.

Secte pour les uns, véritable religion pour les autres, la Scientologie
risque cette fois la dissolution de ses structures françaises.
Forte de 12 millions de membres dans le monde, le mouvement fondé en 1954 par l’écrivain de science-fiction Ron Hubbard, en compte 45.000 en France.
Considéré comme une religion aux Etats-Unis, il a été classé comme “secte” en France, dans un rapport parlementaire de 1995, jamais actualisé depuis. Outre l’Association spirituelle de Scientologie (ASES-CC – Celebrity Centre) et sa librairie, la SEL, basées rue Legendre dans le XVIIe arrondissement de Paris, comparaissent jusqu’au 17 juin sept scientologues, dont Alain Rosenberg, directeur général du Celebrity Centre.
Ils sont poursuivis pour “escroquerie en bande organisée” et/ou “exercice illégal de la pharmacie”, l’association ayant distribué à ses adhérents des vitamines et des traitements relevant du monopole pharmaceutique.
Pour cette première journée d’audience, le public était venu nombreux. Dans leurs rangs, le député Jean-Pierre Brard (app PCF), appelé comme témoin, ou encore l’ancien secrétaire d’Etat aux Transports (MRC) et maire sortant du XIe, Georges Sarre.
Les prévenus sont soupçonnés d’avoir, entre 1997 et 1999, trompé les
plaignants “en recourant systématiquement à des tests de personnalité dépourvus de valeur scientifique (…) dans la seule perspective de vendre des services ou divers produits”.
Selon l’accusation, le centre de Scientologie, sous couvert “d’identifier et
de résoudre (les) difficultés psychologiques prétendues ou de favoriser
l’épanouissement personnel” des plaignants a eu “pour seul but de capter leur fortune” en “exerçant une emprise psychologique” sur eux.
En marge de l’audience, l’Eglise de Scientologie a annoncé qu’elle avait
adressé une plainte auprès du rapporteur des Nations Unies sur la liberté religieuse, suite aux déclarations récentes de Georges Fenech, qui préside la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires
(Miviludes). “Nous estimons que M. Fenech s’en est pris directement à la croyance des scientologues, cela constitue une violation grave des conventions internationales sur les droits de l’Homme que la France a ratifiées”, a expliqué le responsable de l’ASES-CC, Eric Roux.

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