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D. ST-J. France-Guyane 27.02.2010

Les sept avocats de la défense se sont succédé durant une demi-journée… À leurs yeux, il n’y a pas de lien de cause à effet entre les violences et la mort du jeune Roger. Le verdict était attendu très tard dans la nuit.
Du côté de la défense, Me José Lama s’est inquiété le premier « d’autant d’animosité » autour de ce procès alors qu’il « doit permettre de savoir pourquoi est mort Roger » . Il note « le changement de discours en appel » où il n’est plus question de secte mais il souligne que l’expert psychiatre n’a pas qualifié les accusés de dangereux. « Dans cette affaire, il faut éviter les préjugés! Il faut respecter les croyances d’autrui. Éviter de minimiser le rôle des mamans. Les enfants ne se retrouvent pas par hasard à l’église! » Pour Me Lama, si il y a eu des violences, elles n’ont pas été volontaires et encore moins à l’origine du décès de Roger : « Il n’y a pas de lien » . Pour la jeune fille, il rappelle que cette dernière avait elle-même déclaré que sa blessure avait été involontaire. Me Yves Le Berquier du barreau de Paris s’élève contre « un travestissement du dossier » , estimant que certaines références, comme au 11 septembre pour le fanatisme, « essaient d’entraîner les jurés sur le chemin de la passion, ce qui est le contraire de la raison! » Face au terme de torture, il dénonce « la force des mots » et estime que « les règles ne sont pas respectées » lorsque l’avocat général évoque des faits de 2000. « Ils n’ont jamais eu de problèmes judiciaires. Les enfants qui étaient placés chez les Saint-Pierre ont déclaré que cela se passait bien. Il n’y avait pas de violence, ils n’étaient pas obligés à aller à l’église » . Pour l’avocat « c’est une église d’amour » qui ne doit pas subir des a priori. Il émet des doutes sur la déclaration de la jeune fille « car elle l’a fait après avoir eu connaissance de la mort de Roger » . Il met également en doute les déclarations de sa mère « qui veut se racheter bonne conscience » Lors de leur plaidoirie les autres avocats, Me Kounou, Me Mfenjou, Me Robeiri, Tshéfu et Barratont intisté sur la volonté de « faire le bien par la prière » et demandé la relaxe pour Denise Saint- Pierre et Alain Lescot. « Il faut assez d’éléments pour retenir une culpabilité » , des « peines justes » ne devront pas être prononcées « pour faire un exemple » mais en rapport direct avec les faits. Tous ont insisté sur l’absence de rapport entre la mort de Roger et la cérémonie de désenvoûte- ment : « Le médecin légiste a reconnu que les causes de la mort ne sont pas établies » . Des plaidoiries qui se sont terminées à 19h10. Voir le verdict ici.

{{- Lutter contre le fanatisme}}

« Ces gens qui disent prodiguer l’amour du prochain sont capables de commettre des actes criminels. » Lors de son réquisitoire l’avocat général met l’accent sur la nécessité de « lutter contre ce fanatisme religieux, qui se retrouve dans toutes les religions. Il n’est pas question d’attaquer l’église du Christianisme céleste dont les principes sont conformes aux autres églises. Ce qui m’intéresse ce sont les quatre accusés dont les deux dirigeants » . S’adressant aux fidèles, il précise que « soutenir des brebis galeuses, c’est faire plus de mal à sa propre église » . L’avocat général souligne que les accusés « s’en prennent à des personnes fragiles » et que par le passé « il y avait déjà eu quelques dérapages » . Ces derniers avaient motivé une inspection de leur hiérarchie en 1985, et bien des questions après le décès d’un jeune garçon en 2000. Sur les faits, l’avocat général parle pour Roger « de torture physique et moral » et de « coups tous volontaires même s’ils étaient motivés par la religion » . Il invite les jurés à prendre en compte « qu’il est important que justice se fasse. Elle doit être sévère pour ne pas retrouver ces personnes au sein d’une secte où ils pourraient recommencer » . En conclusion, l’avocat général requiert douze ans de réclusion pour Maurice Saint-Pierre, neuf ans pour Jean-Luc Rosa, sept ans pour Denise Saint-Pierre et trois ans dont deux avec sursis pour Alain Lescot.