Comme tous les pays membres de la Convention de l’ONU relative aux droits de l’enfant, le Saint-Siège doit régulièrement répondre de son action devant les experts onusiens.

Selon la procédure, les experts de l’ONU ont publié lundi une liste de questions auxquelles le Vatican devra répondre “si possible” avant le 1er novembre prochain. Le Saint-Siège sera ensuite entendu par l’ONU en janvier 2014 à Genève. C’est la première fois que des questions détaillées sur ce sujet sont posées au Vatican, a indiqué aujourd’hui une porte-parole du Comité. Selon la liste de questions élaborées par le Comité des droits de l’enfance, il est demandé au Vatican, “au vu du fait que le Saint-Siège a reconnu des cas de violences sexuelles contre des enfants commis par des membres du clergé, des frères et des soeurs dans de nombreux pays”, de donner “des informations détaillées sur tous les cas”.

L’ONU souhaite connaître les mesures prises par l’Eglise pour punir les coupables de sévices sexuels sur des enfants. Les experts veulent aussi savoir ce que le Vatican a fait pour qu’aucun membre du clergé accusé de pédophilie ne puisse être en contact avec des enfants et les mesures prises pour soutenir les victimes. Les experts entendent aussi savoir si l’Eglise a fait taire certains enfants abusés sexuellement. Ils veulent aussi connaître les mesures prises pour condamner et prévenir les châtiments corporels infligés dans certains établissements scolaires catholiques, ainsi que les avancées réalisées pour éviter une éducation discriminatoire entre sexes dans les écoles religieuses.

Par ailleurs, l’ONU demande au Vatican s’il a mené une enquête sur les allégations de torture et autres traitements dégradants infligés en Irlande entre 1922 et 1996 à des milliers de jeunes filles et femmes, exploitées dans des blanchisseries gérées par des religieuses catholiques. Les pensionnaires, surnommées les “Magdalene Sisters”, étaient des filles tombées enceintes hors mariage ou qui avaient un comportement jugé immoral dans ce pays à forte tradition catholique. Une fois qu’elles avaient accouché, leurs bébés leur étaient retirés.

Source :Le Figaro.fr du 10 juillet 2013