Depuis une trentaine d’années, de nombreux efforts sont fournis par diverses personnes et institutions par rapport à la maltraitance envers les enfants. Ces efforts concernent tant les aspects théoriques de la maltraitance infantile (compréhension de ses causes et évaluation de ses effets dans leurs multiples aspects) que les aspects plus pratiques liés à la prise en charge des auteurs et des victimes ainsi que des environnements concernés (famille, institutions).
Les professionnels susceptibles d’intervenir dans ces situations ou de mener une réflexion théorique autour de la maltraitance infantile sont issus de domaines très divers (médical, juridique, social, psychologique, scolaire, éducatif). Tous admettent que les actions entreprises (dans leurs aspects pratiques et théoriques) devraient être coordonnées dans le cadre d’une démarche interdisciplinaire.
Cependant, nous constatons que pour de nombreuses raisons, l’échange entre les divers professionnels concernés est insatisfaisant. En effet, sur le terrain, ils ne se rencontrent la plupart du temps qu’autour de situations spécifiques qui nécessitent une intervention urgente. Quant aux personnes d’horizons différents qui interviennent lors de colloques centrés sur le thème des mauvais traitements, ils se succèdent sans qu’une réelle réflexion interdisciplinaire avec un regard critique puisse être engagée. A cela s’ajoute que les professionnels du terrain n’ont que peu l’occasion de profiter des apports théoriques des chercheurs, qui en retour connaissent mal les préoccupations et difficultés auxquelles les premiers sont confrontés dans leur pratique.
Cet Observatoire se donne pour mission de créer les conditions permettant aux professionnels des différents domaines concernés par la maltraitance envers les enfants de se réunir et de s’enrichir mutuellement. L’objectif est de donner ainsi l’occasion à ces professionnels, qu’ils soient issus du terrain ou de la recherche, de se confronter de manière constructive au sein d’un débat interdisciplinaire. Il devrait en émerger un discours et un corpus de savoirs dynamiques et utiles à chacun. Par ailleurs, cette réflexion commune devrait mettre en évidence de nouvelles questions de recherche qui, à terme, devraient amener à mieux répondre aux besoins des acteurs touchés en premier lieu par la maltraitance: victimes, familles et auteurs.
L’insertion universitaire de l’Observatoire est garante de son indépendance et, par là même, fournit les conditions indispensables au débat critique entre professionnels issus de domaines et institutions différents.
Précisons que l’Observatoire ne fournit pas de prestations directes (thérapeutiques ou autres) aux acteurs, victimes ou auteurs, de la maltraitance.