PARIS, 12 avr 2012 (AFP) – Benoît Yang Ting, un psychothérapeute de 76 ans poursuivi par deux anciens patients pour « abus de faiblesse », a affirmé qu’il n’avait jamais exercé d’emprise sur eux et assuré qu’ils avaient été « manipulés », a résumé jeudi la présidente, en faisant lecture de la procédure.

Reconnaissant avoir été « ébloui par Freud » durant ses études, le psychologue, absent à son procès pour raison de santé, a déclaré en 2008 durant l’enquête qu’il avait découvert « l’humanothérapie durant ses études ».

Quand les enquêteurs mettaient en cause sa méthode thérapeutique, qui impliquait notamment pour ses patients de se déshabiller intégralement et de revivre des souffrances soi-disant enfouies, le psychologue répondait: « Ce sont mes patients qui choisissent cette méthode, c’est à eux de voir s’ils veulent y adhérer ».

« Je n’impose rien », « ils restent libres de ce chemin ou pas », affirmait M. Yang Ting au juge d’instruction.

« J’ai le sentiment » d’une conspiration, disait-il. Pour lui, Sophie Poirot, qui a porté plainte contre lui, « ment parce qu’elle est manipulée par Bernard Touchebeuf, je présume ». Bernard Touchebeuf est le second plaignant. Il dit avoir versé un total de 750.000 euros au thérapeute. La somme s’élèverait à 238.000 euros pour Sophie Poirot.

Durant l’enquête, le psychologue présentait « l’argent comme la mesure d’un élément affectif ». C’est « un outil depuis Freud », relativisait-il. Il facturait alors ses prestations 320 euros de l’heure et sanctionnait 50 euros chaque faute d’orthographe commise par ses patients dans leurs compte-rendus.

« Chacun pratique à son niveau », considérait M. Yang Ting qui se glorifiait de nombreux succès: « j’ai reçu des alcooliques qui ont réglé leur problème avec l’alcool, j’ai reçu des drogués qui ont arrêté la drogue… » Sa conclusion: « je suis arrivé au sommet, du moins je le pense. »

Depuis mardi, les deux parties civiles et plusieurs témoins ont décrit l’emprise quasi-sectaire qu’aurait exercé sur eux durant des années Bernard Yang Ting, parfois décrit comme un « gourou ».

Face aux policiers et au juge d’instruction, M. Yang Ting contestait également avoir entretenu des relations sexuelles avec certaines patientes.

Source : PROCÈS-SANTÉ-PSYCHOLOGIE-SECTE
12/04/2012 16:29:02 GMT+02:00
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