PERPIGNAN, 1 juin 2008 (AFP) – Deux cent quarante-six tombes ont été
vandalisées dans le cimetière d’Elne, dans le sud des Pyrénées-Orientales, avec notamment des inscriptions sataniques, a-t-on appris dimanche de source proche de l’enquête.
La ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie, qui a téléphoné au maire
d’Elne, Nicolas Garcia, pour lui exprimer sa compassion, a souhaité que “toute la lumière soit faite” sur ces actions, a-t-on appris auprès du ministère et de l’élu.

Elle a assuré M. Garcia que “tout serait mis en oeuvre pour retrouver les
auteurs de ces actes”, a précisé le ministère.
Cette action n’a pas été revendiquée, mais tous les éléments recueillis par les enquêteurs convergent vers “une piste satanique” en raison des inscriptions visibles sur de nombreuses pierres tombales, a indiqué à l’AFP Marcel Mateu, l’adjoint au maire d’Elne, qui s’est rendu sur place.
La compagnie de gendarmerie de Perpignan a été chargée de l’enquête. Les enquêteurs ont effectué des prélèvements d’indices à la mi-journée pendant la fermeture habituelle du cimetière.
Ces actes ont visé un carré de tombes situé à l’arrière du cimetière, par où “les auteurs ont dû vraisemblablement entrer”, selon M. Mateu, également conseiller général PS du canton.

Des croix ont été descellées et mises à l’envers, des pots de fleurs brisés
et le mot Satan ainsi que le nombre 666 ont été écrits sur plusieurs pierres tombales, a-t-il aussi précisé. “Une quarantaine de tombes ont été littéralement mises sans dessus dessous”, a rapporté un photographe de l’AFP ajoutant que la plupart des pots de fleurs
avaient été renversés et regroupés dans les allées.

Les enquêteurs évoquent “des dégradations” plutôt que “des profanations”, aucun tombeau n’ayant été ouvert. Des inscriptions ont été retrouvées sur environ 80% des tombes, selon les gendarmes.
Le maire déposera plainte lundi, selon la gendarmerie.
Le procureur de la République Jean-Pierre Dréno et le colonel de gendarmerie des Pyrénées-Orientales, présents sur place en compagnie du préfet Hubert Bousiges, ont estimé que les auteurs étaient “bien organisés”.
Selon les gendarmes, il ne s’agit “pas d’un coup de folie de quelques jeunes gens”, mais d’un acte réfléchi, “bien ficelé”.
Ces actes de vandalisme ont été découverts dimanche matin dans le cimetière de cette commune située à une vingtaine de kilomètres au sud de Perpignan.
Plusieurs affaires de profanation ou de dégradation de sépultures se sont produites en avril en France, comme à La Rochelle (Charente-Maritime) où une trentaine de croix ont été déplacées ou retournées sur plusieurs pierres tombales du cimetière de Saint-Eloi. Plusieurs inscriptions à caractère satanique ont aussi été découvertes devant plusieurs chapelles.
Une trentaine de croix, des stèles et des plaques funéraires chrétiennes ont également été dégradées au cimetière de Marville (Meuse), au nord de Verdun. La piste de jeunes gothiques en provenance des Pays-Bas a été privilégiée par les enquêteurs.
En 2007, la Chancellerie avait recensé treize affaires de profanation ou
violation de sépultures à caractère antireligieux en France.

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011831 JUN 08