05/06/2010

[http://www.lejpb.com/paperezkoa/20100605/203127/fr/Prevention-contre-les-sectes-dans-les-lycees->http://www.lejpb.com/paperezkoa/20100605/203127/fr/Prevention-contre-les-sectes-dans-les-lycees]

Paola SANTOS

«Il faut vraiment être tebé (bête) pour tomber dans le piège et croire à des trucs pareils». Voilà le premier commentaire lancé par un élève de terminale lors de l’intervention de l’ADFI (Association de Défense des Familles et de l’Individu) jeudi dernier au Lycée St-Thomas d’Aquin.

Jeunes et insouciants, ces ados ne se rendent pas forcément compte du danger que représentent les sectes. Pour eux, tomber dans l’engrenage d’un mouvement sectaire n’arrive qu’aux «faibles» et «malades mentaux». Se sentant au-dessus de tout cela, ils sont persuadés d’être capables de détecter et reconnaître les méthodes qu’utilisent les sectes. Or, à l’âge fatidique d’entrée en université, ces jeunes d’environ 18 ans représentent la population la plus à risque et la proie la plus facile pour les sectes. En effet l’éloignement de la famille, la nouveauté, peuvent les rendre plus fragiles et vulnérables. L’ADFI a donc souhaité prévenir ces jeunes, les informer et les mettre en garde. Vigilance, prudence et méfiance ont été les maîtres mots de la rencontre.

{{Techniques de manipulation}}

Dans un premier temps, il est important de définir ce qu’est une secte. Selon l’ADFI, c’est «un groupe dans lequel on pratique une manipulation mentale, ce qui entraîne endoctrinement, contrôle de la pensée, viol psychique et destruction de la personne sur le plan physique, intellectuel, relationnel et social.» Tout au long de l’intervention, l’association a mis l’accent sur les méthodes employées par les sectes. Profitant souvent d’un moment de faiblesse de la part de l’individu, les sectes arrivent subtilement à manipuler. Fins psychologues et spécialistes de la communication les gourous savent employer les bons mots. Ils séduisent et sur-valorisent l’individu pour le mettre en confiance. Peu à peu l’esprit critique et la personnalité sont anesthésiés. La modification des habitudes alimentaires et du vocabulaire, la création d’un état de fatigue, la rupture avec la famille et les amis, les exigences financières sont autant de moyens qu’utilisent les sectes pour contrôler au mieux leurs adhérents. Les sectes parviennent à réaliser un véritable «lavage de cerveau», et à introduire de nouvelles valeurs et croyances dans l’esprit de leurs adeptes.

Créées en France en 1975 par des parents dont les enfants ont été embrigadés par une secte, les ADFI sont également des lieux d’écoute et de conseils pour les victimes et leurs familles. Il existe aujourd’hui pas moins de 29 ADFI dans l’Hexagone regroupées et coordonnées par l’UNADFI (Union pour la Défense des Familles et des Individus). Elles défendent les victimes, les aident à se réinsérer dans la société, à retrouver du travail, à se reconstruire psychologiquement. Des permanences sont organisées plusieurs fois par mois à Saint-Jean-de-Luz et à Biarritz.

Reconnue d’utilité publique, agréée par les Ministères de la Jeunesse et des Sports, mais aussi de l’Education Nationale, l’ADFI est également membre associé de l’UNAF.