Le Premier ministre l’avait commandé il y a deux mois. Bernard Cazeneuve a dévoilé jeudi le plan du gouvernement pour la prise en charge du retour des enfants de Français engagés dans les filières djihadistes en Irak et en Syrie.

Les départements en première ligne. Matignon a tracé les grandes lignes du dispositif visant ces mineurs emmenés par leurs parents ou nés en zone djihadiste, qui doit associer «en première ligne» les départements, compétents en matière de protection de l’enfance, et les ministères concernés, notamment la Justice et l’Éducation.

Chaque cas évalué par le parquet compétent et judiciarisée. Les situations divergent en la matière, entre des cas de mineurs radicalisés partis seuls, des enfants de djihadistes embrigadés par Daech comme combattants en tant que «lionceaux du califat» ou encore, le cas le plus fréquent, des enfants très jeunes ou nés sur place. «Chaque situation sera évaluée par le parquet compétent et judiciarisée. Celui-ci décidera des poursuites pénales éventuelles et saisira le juge des enfants pour instaurer toute mesure de protection nécessaire», indiquent les services de Bernard Cazeneuve.

Un suivi médico-psychologique. Les enfants qui en auront besoin bénéficieront d’un suivi médico-psychologique adapté. Les professionnels chargés du suivi de ces mineurs seront formés et sensibilisés à cette problématique spécifique Les services antiterroristes redoutent que ces enfants – enrôlés de force ou avec la bénédiction de leurs parents djihadistes – deviennent de «véritables bombes à retardement». «En leur apportant l’attention et les soins nécessaires, le gouvernement entend prévenir toute dégradation de la situation de ces jeunes, et favoriser leur insertion dans la société», soulignent les services du Premier ministre.

Une vingtaine de mineurs identifiés comme combattants. Environ 750 Français se trouvent actuellement en Irak et en Syrie aux côtés du groupe djihadiste État islamique (EI), notamment à Mossoul et à Raqqa (Syrie), selon la dernière évaluation des autorités françaises. Le renseignement estime à 450 (contre 400 l’été dernier) le nombre d’enfants de parents français ou partis de France se trouvant actuellement en Irak et en Syrie, dont au moins une vingtaine identifiés comme combattants. «Certains enfants sont déjà rentrés et ont été pris en charge par les conseils départementaux», rappelle Matignon.

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Daech forcerait des enfants à à mourir en kamikazes}}

En février, un général américain a affirme que Daech force des enfants et des handicapés à conduire des camions piégés et à se faire exploser au milieu des forces irakiennes.

Enchaîner les chauffeurs semble être une pratique récente du groupe djihadiste, apparue lorsque les forces irakiennes sont arrivées sur la rive du Tigre lors de l’opération de libération de Mossoul-Est,

source : Leparisien.fr avec AFP le 24 mars 2017