{{A partir d’aujourd’hui, et pour trois semaines, l’Eglise de scientologie est jugée à Paris pour « escroquerie en bande organisée ». En cas de condamnation, elle risque d’être dissoute.}}

Geoffroy Tomasovitch | 25.05.2009, le parisien

L’église de scientologie va jouer sa survie en France le temps d’un procès. Poursuivie en tant que personne morale pour « escroquerie en bande organisée », elle risque la dissolution en cas de condamnation. L’Association spirituelle de l’Eglise de scientologie, principal centre parisien de la secte, et sa librairie comparaissent à partir d’aujourd’hui devant le tribunal correctionnel de Paris.
Sept de ses membres seront également jugés, dont certains pour « exercice illégal de la pharmacie », jusqu’au 17 juin. Sur les quatre plaignants initiaux, seules deux ex-adeptes prendront place sur les bancs des parties civiles, au côté du Conseil national de l’ordre des pharmaciens. L’Eglise de scientologie, qui, face à l’enjeu de ce procès, a fait appel au réputé pénaliste M e Patrick Maisonneuve, conteste l’ensemble des accusations portées contre elle et ses disciples.
Religion ou pas religion, secte ou pas secte : le juge qui a instruit ce dossier n’est pas entré dans ce débat. Il estime que les prévenus ont commis les faits dans le but d’enrichir leur mouvement au préjudice de victimes vulnérables, harcelées et manipulées. Le parquet avait eu une analyse radicalement opposée du dossier en réclamant un non-lieu général. La position du ministère public lors de l’audience pourrait donc être déterminante.

{{Elle dénonce un acharnement}}

De son côté, l’Eglise de scientologie, fidèle à sa stratégie, dénonce un acharnement contre elle, d’autant que le témoignage accablant d’un ex-adepte vient de sortir en librairie. « Le déferlement médiatique auquel nous assistons ne doit rien au hasard. Il s’agit d’une campagne soigneusement orchestrée par la Miviludes et l’Unadfi (NDLR : deux structures de vigilance sur les sectes, la première étant gouvernementale, la seconde étant une association) pour faire pression sur les magistrats », indique la porte-parole de l’Eglise de scientologie, qui réclame le « droit à un procès équitable ». Déjà poursuivie en 2003 en tant que personne morale, la secte avait alors échappé à la dissolution. La voilà de nouveau sur le gril.