Marine Scherer | 11.06.2009

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Depuis deux semaines, face à la 12 ème chambre du tribunal correctionnel de Paris, sept membres de l’Eglise de Scientologie (ASES-CC) de Paris sont jugés pour escroquerie en bande organisée, et exercice illégal de la pharmacie. Ils auraient berné deux jeunes femmes, il y a une dizaine d’années, dans le but de leur extorquer de l’argent. Mercredi soir tard, après plus de six heures d’audience, la présidente a confronté parties civiles et prévenus.

Aude-Claire Malton, l’une des plaignantes, s’avance à la barre pour être entendue. Nerveuse, elle explique avoir subi des pressions de la part de Jean-François Valli, un des mis en cause, qui l’aurait poussée à acheter des cours supplémentaires. Pour elle, la méthode tient du harcèlement.

«Moi, je ne vous ai pas versé 140.000 euros»
On aborde la soirée du 14 juillet 1998. Selon Aude-Claire Malton, Jean-François Valli aurait insisté pour la raccompagner chez elle, afin de lui faire signer des chèques. «Il semblait impatient de recevoir l’argent». Il réfute: « Elle venait de faire des nouveaux achats, elle était chargée. L’idée venait d’elle. C’était de l’entraide». L’homme se dit choqué par ces accusations. « Je ne comprends pas, c’est très dur. Je suis là, devant le tribunal et c’est ma vie qui est en jeu». Il ajoute: «Quand Mme Malton avait quelque chose à dire, elle le disait! Nous avons toujours eu des très bon rapports ». Il conclut en faisant un geste vers l’avant: «Vous voyez, c’était comme vous et moi madame la Présidente!»

Sophie-Hélène Chateau sourit: « Non, monsieur, moi je ne vous ai pas encore versé 140 000 euros!».
La défense souligne à plusieurs reprises que lors de ses premières déclarations, en 1998, la plaignante parlait «du bien-être dans lequel elle baignait à l’église ».

A cela, son avocat Me Morice répond en parlant «de phrases sorties de leur contexte » et rappelle d’autres propos de sa cliente: « J’ai dit à plusieurs reprises que je ne pouvais pas payer». Dernière passe d’arme entre victime et accusé, quand Me Alexis Gublin, un des avocats de la Scientologie demande à Aude-Claire Malton: «Vous avez été remboursée par la Scientologie, avez-vous encore des préjudices?». Elle répond: «J’ai mis neuf ans à m’en remettre…J’ai subi un préjudice moral, j’attends réparation».

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