RODEZ, 1 déc 2011 (AFP) – Le tribunal correctionnel de Rodez, qui juge depuis mercredi l’ancien frère Pierre-Etienne Albert pour des actes de pédophilie commis sur des dizaines d’enfants dans toute la France, a rejeté jeudi une demande de huis clos déposée par les avocats des victimes.

Ces avocats se sont émus de constater que le nom des parties civiles, mineures au moment des faits, avait été rendu public par la presse locale dans sa couverture en direct sur internet du procès de cet ancien membre de la communauté catholique des Béatitudes.

L’un des avocats, Me Yann Le Doucen, a jugé cela « inadmissible ». Le procureur Yves Delpérié a soutenu la demande de huis clos.

Après s’être retiré pour délibérer, le tribunal correctionnel a refusé le huis clos. Le président Jean-Marc Anselmi a expliqué que la règle est à la publicité des débats et que le huis clos est « facultatif », et que si les parties civiles voulaient le huis clos, elles auraient dû le demander mercredi, quand le procès s’est ouvert.

Pierre-Etienne Albert, 60 ans, répond de 38 cas d’agressions sexuelles commis entre 1985 et 2000 sur des garçons et des filles alors âgées de 5 à 14 ans.

Pierre-Etienne Albert, ancien chantre des Béatitudes, a lui-même produit une liste de 57 noms d’enfants sur lesquels il s’était livré à des attouchements. Mais certains faits sont prescrits.

Entré à 25 ans aux Béatitudes, il composait les chants et les musiques de cette communauté née d’un mouvement d’expression joyeuse de la foi. A ce titre, il était appelé à travers la France dans les dizaines de « maisons » de la communauté et approchait constamment les enfants.

Il assume l’entière responsabilité des faits, même si la première journée de son procès a confirmé que les responsables de sa communauté savaient et n’ont rien dit.

Il encourt dix ans de prison.

Le tribunal devait en terminer ce jeudi avec l’examen des faits et commencer à entendre les plaidoiries de la douzaine de parties civiles.

Source : AFP 1er décembre 2011