Cette date de renvoi du 7 novembre est une date de fixation ou de mise en état du dossier.

La Cour a demandé que le certificat médical présenté à l’audience par l’avocat de Monsieur YANG TING soit précisé grace à la communication d’un certificat médical plus circonstancié.

La cour a également demandé de prévoir la désignation d’un curateur ou d’un tuteur si l’état de santé de Monsieur YANG TING le nécessite.

La cour s’est ainsi interrogée sur le mandat de représentation de l’avocat de Monsieur YANG TING, au vu de l’état de santé de celui-ci décrit aux termes du certificat médical.

Les termes de ce certificat médical ont été lus à haute voix par Monsieur Le Président : “Monsieur YANG TING est apragmatique…. il a du mal à choisir ses mots…..l’altération de ses facultés cognitives s’est aggravée…il n’est pas apte à assister à l’audience et à répondre aux questions”.

Suite la question de Monsieur Le Président, Madame RAMON, épouse de Monsieur YANG-TING a répondu : ” il n’est plus capable de gérer les choses du quotidien”.

source : notre correspondant au palais de justice Me Valérie BLANCHARD

{{Rappel des faits :Les faux souvenirs induits en procès pour la première fois
Source : MIVILUDES}}

Le 12 juin, le tribunal correctionnel de Paris a condamné l'”humanothérapeute” Benoït Yang Ting, 76 ans, pour “abus de faiblesse”, à un an de prison avec sursis et 50 000 euros d’amende. Il devra verser respectivement 100 000 et 50 000 euros de dommages et intérêts aux deux patients qui le poursuivaient.

Ce procès emblématique de l’emprise sectaire exercée par un “gourou thérapeutique” fut aussi pour la première fois celui des “faux souvenirs induits”, une pratique dénoncée à plusieurs reprises par la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, notamment dans son rapport annuel 2007. La méthode consiste à convaincre le “patient” de l’existence de souvenirs prétendument refoulés qui seraient à l’origine de son mal être, le plus souvent des souvenirs d’inceste ou de maltraitance, avec toutes les conséquences dévastatrices qui en découlent, notamment au plan familial.

Les témoignages des deux plaignants, l’un consultant, l’autre avocate, ont fait état de préjudices consécutifs à leur mise en état de sujétion : rupture avec l’environnement familial, pressions financières exorbitantes (respectivement 750 000 euros et 238 000 euros dépensés pour des stages intensifs et séances de thérapie), déstabilisation mentale ainsi que des atteintes sexuelles pour la plaignante devenue, selon ses termes, “l’objet sexuel” du gourou.

Les parties civiles et les témoins -parmi lesquelles d’anciennes victimes dont les faits sont aujourd’hui prescrits- ont décrit cette emprise exercée sur eux durant de nombreuses années par le “thérapeute”.

Le jugement a été frappé d’appel.

En application de l’article 6-IV de la loi du 21 juin 2004 sur la confiance dans l’économie numérique, la Miviludes publie ci-dessous la demande d’insertion d’un droit de réponse présentée par Benoît Yang-Ting : “J’ai interjeté appel du jugement du Tribunal correctionnel de Paris, dont vous faites état dans votre communiqué. Je conteste en effet les faits qui me sont reprochés. Vous me présentez comme un “gourou thérapeutique”. L’utilisation de ces termes évoque des pratiques sectaires qui ne sont pas les miennes. Vous faites également usage de guillemets pour me désigner en tant que “thérapeute”, sous-entendant l’absence de sérieux de mon travail. Or je possède un diplôme de psychologue clinicien de l’université Paris V René Descartes, et, à la suite de stages effecutés à l’hôpital Sainte-Anne, j’ai exercé en tant que psychologue-psychothérapeute pendant plus de trente ans. La présentation de ma méthode, qui consiste, selon vous, “à convaincre le “patient” de l’existence de faux souvenirs”, est parfaitement mensongère. Cette méthode se fonde au contraire sur le respect du patient, pour lui permettre de découvrir ses propres traumatismes et de les exprimer librement, tels qu’il les a vécus. Je n’ai, à aucun moment, forcé quiconque à suivre cette méthode, et mes patients ont toujours été libres de cesser leur thérapie à tout moment. Certains de mes patients ont d’ailleurs pu témoigner, dans le cadre de l’enquête menée avant l’audience et lors de l’audience, des réels bienfaits de ma méthode thérapeutique. En outre -contrairement à ce que laisse penser votre utilisation au pluriel des termes “anciennes victimes”, seule une patiente -hormis les parties civiles, a témoigné en ma défaveur. Dès lors, je continuera à me battre, devant la Cour d’appel de Paris, pour faire reconnaître mon innocence. Benoît Yang-Ting.”

La Miviludes tenait particulièrement à publier dans son intégralité ce droit de réponse. Elle suivra avec attention la suite de la procédure judiciaire devant la Cour d’appel de Paris.