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D. ST-J. France-Guyane 24.02.2010
Le procès en première instance de Maurice et Denise Saint-Pierre, de Jean-Luc Rosa et Alain Lescot avait fait porter les débats sur la responsabilité des uns et des autres face à la mort d’un adolescent, sans mettre en cause l’église de la cité Césaire. Des agissements qui seront au centre de ce nouveau procès.
Premier jour du procès en appel du Christianisme Céleste (mise à jour à 18h00)
Le procès en appel de l’église du Christianisme céleste à laquelle appartiennent quatre accusés a débuté ce mercredi matin par l’étude leurs personnalités. Tous ont réfuté les analyses de l’expert psychiatre. A cause d’un incident majeur en fin d’après-midi la salle a dû être évacuée.
Deux avocats, l’un de la défense et l’autre de la partie civile ont été à la limite d’en venir aux mains. Le président a dû faire évacuer la salle d’autant que le public commençait à se manifester.
Le président ne voulant ouvrir l’un des scellés contenant les sangles y a été contraint par la défense (premier incident) qui a invoqué l’utilité pour les jurés de se rendre compte de quoi il s’agissait. Il ne voulait pas les ouvrir sous prétexte que les refermer était techniquement impossible.
Le procès en première instance en juin 2009 avait fait grand bruit. Quatre personnes bien connues à Cayenne étaient mises en cause dans la mort du jeune Roger, le 3 janvier 2005, attaché sur une croix. Un procès qui s’était achevé par la condamnation des responsables de l’église du Christianisme céleste de la cité Césaire à Cayenne : douze ans de réclusion pour Maurice Saint-Pierre, sept ans pour sa femme Denise. Alain Lescot et Jean-Luc Rosa avaient été condamnés à trois ans de prison dont deux avec sursis. Ils ont tous fait appel de ce jugement. Ils comparaissent libres et présumés innocents ce matin… Ils sont poursuivis pour avoir, entre le 31 décembre 2004 et le 3 janvier 2005, volontairement commis des violences ayant entraîné, sans intention de la donner, la mort à un mineur de 15 ans. Et ce, alors même que les auteurs connaissaient la particulière vulnérabilité de la victime et que les violences ont été commises en réunion, ce qui constitue des circonstances aggravantes.
Le 3 janvier 2005, le corps de l’adolescent était retrouvé sans vie dans l’église de la paroisse Saint-Gabriel, cité Césaire, l’une des trois églises du Christianisme céleste en Guyane. Le Samu avait été appelé pour « un jeune souffrant de détresse respiratoire » , dans l’église. Mais il portait des hématomes et des traces de liens aux poignets et aux chevilles.
Sa mère l’avait confié le vendredi 31 décembre à l’église pour « une guérison par la prière » . Dans ce but, Maurice Saint-Pierre avait décidé de procéder à un désenvoûtement. Le jeune homme avait alors été placé sur une croix, bâillonné… Lors du premier procès, l’absence des médecins pour apporter un éclairage sur la mort du jeune Roger avait fait l’objet de critiques de la part des avocats. Ils devraient être présents cette fois… Trois jours d’audience qui seront suivis par un public nombreux, d’autant que du côté de la défense, Maurice Saint-Pierre ayant refusé la délocalisation de l’affaire, les gros moyens ont été mis en oeuvre avec pas moins de sept avocats dont un ténor du barreau de Paris, Me Yves Le Berquier…