Une atteinte aux sépultures est commise tous les deux à trois jours en France; ce phénomène “paraît relativement stable depuis une dizaine d’années, même s’il semble en hausse depuis le début de l’année 2008”, écrivent les députés (UMP) André Flajolet et Jean-Frédéric Poisson dans un rapport publié mercredi.

“Les violations de sépultures à caractère raciste ou antisémite sont heureusement un phénomène assez marginal, qui serait en diminution ces dernières années selon les forces de l’ordre”, notent les élus du Pas-de-Calais et des Yvelines.

“En 2007, ce sont neuf cimetières musulmans qui ont été touchés et cinq lieux de sépultures israélites”, dénombre leur rapport. “Malgré un traitement médiatique qui donne une impression inverse, la grande majorité des profanations concernent des sépultures chrétiennes”.

“Les auteurs de délits dans les cimetières sont dans la très grande majorité des mineurs ou de très jeunes adultes, qui agissent à plusieurs”, observent les députés Flajolet et Poisson.

Ils identifient quatre types de mobiles: “le vandalisme lié à la recherche de transgression, à la bêtise, à l’alcool”; “le satanisme ou l’antichristianisme”, en lien avec 10 à 15% des profanations; “le racisme et l’antisémitisme” et “le vol” de métaux ou d’objets religieux. Ce “mobile crapuleux apparaît en augmentation ces dernières années”, avec notamment des vols de mobilier en bronze.

Le rapport préconise de protéger les “publics les plus jeunes” de “l’incitation à la haine” véhiculée par certaines chansons et certains clips de groupes de black metal. “Il pourrait être envisagé de sanctionner l’incitation à la violation de sépultures”, écrivent les auteurs.

Pour sanctionner les profanations, ils prônent “un recours plus courant à l’amende, avec des montants plus significatifs”. Ils suggèrent aussi de développer “les peines de réparation (sous forme de travaux d’intérêt général)”. D’après eux, il faudrait enfin “systématiser l’intervention d’un psychologue ou d’un psychiatre pour les personnes arrêtées pour des profanations de sépultures”. AP

AP | 10.12.2008 | 16:55