Entre 15.000 et 30.000 protestants français communient ensemble du 27 au 29 septembre lors du rassemblement national « Protestants en fête. Paris d’espérance ». L’événement a lieu à l’initiative de la Fédération protestante de France (FPF), et se tient pour la seconde fois après un premier essai réussi à Strasbourg en 2009. Pendant ces trois jours de fête, partout dans la capitale, des centaines d’animations sont ouvertes au grand public. A Bercy, dimanche matin, un culte géant avec 1.000 choristes sera retransmis sur France 2.

Les protestants rassemblent 1,7 millions de fidèles soit 2,8 % de la population française. Tous issus de la Réforme du XVIème siècle, ils se concentrent géographiquement en région Ile-de-France et dans un croissant reliant La Rochelle à Strasbourg avec trois bastions historiques : les Cévennes, la vallée du Rhône et l’Alsace Moselle.

En mai 2013, les protestants « traditionnels », c’est à dire les luthériens et les réformés, se sont rassemblés en une seule institution, l’Eglise protestante unie de France (EPUF). 500 pasteurs, dont un tiers sont des femmes, encadrent 250 000 fidèles réguliers.

Les évangéliques connaissent une croissance régulière depuis 1945. Ils sont passés de 50.000 fidèles en 1950 à 600.000 en 2013. 2.600 temples leur appartiennent sur les 4.000 lieux de cultes protestants. Depuis 1975, une Eglise évangélique est créée tous les dix jours. En 2013, le Conseil national des évangéliques de France (CNEF) a pour slogan d’offrir aux Français une Eglise pour 10.000 habitants.

En 2010, le sondage Ifop consacré aux protestants révèle l’intensité de la pratique cultuelle et les convictions des différents courants. Une des surprises du reste que l’image du « protestant de gauche » opposé à « l’évangélique de droite » vole en éclats puisque 46% des évangéliques sont de gauche contre 32% de droite. Côté luthéro-réformés, 53% sont de gauche contre 34% de droite. Sur les questions sociales, la majorité des protestants se retrouve : 59% des luthéros-réformés et 54% des évangéliques estiment que «la France accueille mal les étrangers».

Par contre, en matière d’éthique sexuelle et familiale, les divergences sont profondes. 12% des luthéro-réformés refusent de défendre le droit à l’avortement, les évangéliques sont 60 %. Si 62% des protestants traditionnels pensent que chacun pourrait choisir le moment de sa mort, ils sont 27% à penser de même chez les évangéliques. Enfin, 54% des protestants traditionnels refusent que les couples homosexuels puissent être bénis par leur Eglise, chez les évangéliques, ils sont 85%.

Il demeure que les jeunes évangéliques sont les plus pratiquants de tous les protestants : la moitié de leurs 600 000 fidèles a moins de 35 ans et 38% d’entre eux participent au culte chaque dimanche alors que chez les plus 50 ans, le chiffre n’est que de 21%. De quoi démentir l’idée qu’un fidèle devient plus pratiquant avec l’âge.

Contrairement à l’organisation catholique, centralisée et monolithique, les protestants français continuent de vivre divisés, et ce depuis le XVIème, mais côte à côte.

source : par Linda Caille | le 27.09.2013 à 11:52
http://www.faitreligieux.com/france/cultes/2013/09/27/protestants_francais_divises_mais_heureux