L’accusation reproche aux deux prévenus d’avoir “abusé de l’état d’ignorance” et de “la situation de faiblesse” de Sophie Poirot, une avocate, et de Bernard Touchebeuf, un consultant en management, pour les obliger au “versement de sommes d’argent”. En douze ans, la première aurait versé 238.000 euros au thérapeute, et le second 750.000 euros. Mais pour Sophie Poirot, l’argent n’est pas l’important. “Ce qu’on veut surtout, c’est être reconnu en tant que victime et que cela provoque un déclic chez les autres”, confie-t-elle à la presse en marge de l’audience.

“Vous ne pouvez plus dire non…”

Au cours de ces séances, Benoît Yang-Ting tente de soigner la “souffrance” de Stéphanie en faisant remonter ce que l’on nomme aujourd’hui de “faux souvenirs induits”. “Le principe de la thérapie, raconte-t-elle, c’était des sessions de trois à cinq semaines, six à huit heures par jour, sept jours sur sept, que vous passiez allongé nu sur un divan, soit-disant à revivre des souffrances passées”.”Vous finissez par croire tout ce qu’il vous dit, poursuit-elle. Je me suis fait emprisonner dans ce système. Une fois que le mécanisme de l’emprise se met en place, vous ne pouvez plus dire non…” Selon elle, ils étaient “un petit groupe d’une dizaine de personnes” à avoir été manipulées par le psychothérapeute. Il y en aurait “encore six sous son emprise, dont quatre qui témoignent pour le gourou” à l’occasion de ce procès.

De l’autre côté de la barre, on nie vigoureusement cette sujétion. “A l’époque, ils étaient très contents des soins prodigués par M. Yang Ting puisqu’ils en redemandaient”, ironise ainsi Me François Gibault. Il évoque ainsi les “cinq sessions de trois semaines, à chaque fois espacées de trois ans” payées par M. Touchebeuf. Et puis surtout, rappelle-t-il, à l’instruction, son client a bénéficié d’un non-lieu sur la “constitution de secte”. L’avocat préfère ramener le dossier à une simple contestation d’honoraires. Une vingtaine de témoins devaient être entendus. Le procès doit s’achever mercredi soir.

Source : TF1 le 10 avril 2012 à 15:57