http://www.ladepeche.fr/article/2010/01/28/764328-Quatre-mois-ferme-requis-contre-le-psy-du-chateau.html

Publié le 28/01/2010

Tribunal. Quatre mois ferme requis contre le psy du château de Belberaud.

« Dans cette affaire, il y a une toile de fond. Des comportements, des pratiques, qui interrogent et méritent même une attention de la part des pouvoirs publics. Des clignotants se sont allumés. Il est difficile de faire la part entre le thérapeute salvateur et le thérapeute escroc. » Hier, avant de requérir une peine contre le psy Claude David, poursuivi pour des agressions sexuelles et des violences sur mineurs alors qu’il était à la tête d’une communauté installée au château de Belberaud entre 1998 et 2007, le procureur Patrice Michel n’a pas esquivé le débat « sur les dérives sectaires » tout en observant que « la notion de secte n’existe pas dans notre code pénal ».

Il a ensuite passé en revue chacune des accusations pour affirmer que ces faits, corroborés par des témoignages, étaient établis. Il a requis deux ans de prison dont quatre mois ferme et une amende comprise entre 10 et 20 000€. Claude David a déjà purgé quatre mois et demi en détention provisoire.

Mardi, Me Alexandre Martin, avocat d’une victime, s’était également élevé contre « un système » mis en place « non pas au profit des autres mais d’un homme et cela depuis 40 ans ». Me Martin avait aussi regretté que le volet financier de cette affaire ait été disjoint. « C’est anormal car ce système est un tout ». Durant le procès une ambiance de plomb a ainsi pesé sur les victimes dont l’une a vu sa voiture mystérieusement dégradée lundi.

Avocat de Claude David, Me Guy Debuisson a, lui, balayé d’un revers de main ces accusations. Convoquant tout à la fois les affaires Outreau, Alègre et Engelmajer, il a invité les juges à la prudence. Pour lui, c’est l’association Info sectes qui serait à l’origine d’une manipulation « pour régler des comptes, pour nuire ». Me Debuisson, qui n’a pas plaidé la relaxe, estime que Claude David a bien donné des coups mais qu’il s’agit alors « du procès de l’éducation » et que par ailleurs, « il avait la main baladeuse ».

L’avocat a indiqué que Claude David souhaitait se retirer chez un fils à Reims. Si le château est bien en vente, Claude David réside pourtant aujourd’hui à Castelnaudary au siège d’une nouvelle association. À Toulouse, des membres de la communauté poursuivent leurs activités théâtrales au sein de la Comédie d’Epidaure qui s’est produite récemment à la Cité de l’espace. Le délibéré sera rendu le 22 mars.

J.-N. G.