Le Journal de Québec

04/04/2010

Eric Thibault

Vital Lemire, ce charlatan saguenéen qui a agressé sexuellement sept victimes en 2000 en prétextant leur prodiguer des traitements avec son « pouce magique », restera détenu pendant au moins les deux prochaines années.

L’homme de 64 ans, qui purge une peine de pénitencier à durée indéterminée en vertu de son statut de délinquant dangereux, présente toujours un « risque de récidive violente et sexuelle élevé », d’après une décision rendue la semaine dernière par la Commission nationale des libérations conditionnelles (CNLC) et dont Le Journal de Québec a obtenu copie.

Admissible à une semi-liberté depuis deux ans, Lemire demeurera donc incarcéré jusqu’en mars 2012 avant que son cas ne soit réévalué.

« À ce jour, vous n’assumez toujours pas la responsabilité de vos crimes et n’êtes pas prêt à changer votre mode de vie basé sur la satisfaction immédiate de vos besoins et de vos pulsions déviantes », constatent les commissaires à propos du récidiviste.

{{Prétendu guérisseur millionnaire}}

Les abus sexuels commis par Vital Lemire — aux dépens de quatre femmes, deux adolescentes de 13 et de 16 ans et un homme, en plus des voies de fait infligées à un garçon de 12 ans — à Chicoutimi et à La Baie avaient choqué la population du Saguenay, ainsi que celle de Québec, où s’était déroulé son procès (la cour ayant conclu à l’impossibilité de trouver 12 jurés impartiaux pour le juger dans sa région natale), en 2001.

Se présentant comme un multimillionnaire jouissant d’un don de guérisseur, Lemire se servait de son pouce droit (l’unique doigt de sa main handicapée) ou de son pénis pour abuser ses victimes. Il a notamment défloré une adolescente de 13 ans (pendant que la mère de celle-ci lui tenait la main) durant huit heures avec son pouce, soi-disant pour la guérir d’un cancer des ovaires. La mère a subi le même traitement pour un faux cancer de l’utérus. Une autre adolescente a goûté à la même médecine après s’être fait dire qu’elle avait le sida.

Lemire appliquait aussi au traitement de l’obésité ses techniques qu’il disait avoir apprises au Brésil. Il a même brûlé le clitoris d’une victime avec du peroxyde, soi-disant pour le « reconstruire ».

Ce que les victimes ignoraient, c’est que Lemire avait un casier judiciaire comptant une cinquantaine de condamnations (dont une peine de cinq ans pour avoir violé et battu une femme à Québec, en 1993).

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