Publié le 20 février 2009 à 07h15

Inquiétudes au club Les Vieilles Forges

{Des employés cadres dy club de golf Les Vieilles Forges auraient été invités à signer un contrat dont l’une des clauses leur demandait de respecter la politique administrative de l’Église de scientologie de Ron Hubbard}

Mathieu Lamothe et Marie-Eve Lafontaine

Le Nouvelliste

{{(Trois-Rivières) Un malaise important s’est installé au club de golf Les Vieilles Forges depuis que les employés ont appris qu’un des nouveaux propriétaires, Antonino Putorti, serait lié à l’Église de scientologie. Quelques employés cadres auraient même été invités à signer un contrat dont l’une des clauses leur demandait de respecter la politique administrative de l’Église de scientologie de Ron Hubbard.}}

«C’est un contrat de travail. Il y avait plusieurs clauses dont une qui demandait d’accepter la politique administrative de la scientologie de Ron Hubbard. C’était écrit comme ça», a expliqué un membre du personnel, qui a refusé de s’identifier. Un contrat que les employés concernés ne pouvaient ni garder ni sortir du golf.

Ce lien avec la scientologie en aurait rendu plus d’un inconfortable. Quelques employés auraient même démissionné. Certains ont d’ailleurs refusé de parler au Nouvelliste par crainte de représailles. «Il y a un très grand malaise», confirme un membre du personnel.

De plus, quelques employés auraient suivi une formation inspirée des enseignements de la scientologie dans les locaux d’une entreprise dont M. Putorti est actionnaire, Le Groupe Renaissance. Cette entreprise est située sur le boulevard Parent dans le même bâtiment que Narconon, un centre de désintoxication dont les méthodes sont également inspirées par le fondateur de l’Église de scientologie. Le groupe Thétasoft, dont M. Putorti est président, selon le Registraire des entreprises, est également situé dans ce bâtiment. M. Putorti a déjà occupé le poste de directeur exécutif de Narconon Montréal, qui avait déménagé dans les locaux actuels de Trois-Rivières.

L’ex-directrice générale du club de golf, Hélène Bourassa, confirme que les nouveaux propriétaires travaillent selon des principes d’administration s’apparentant à ceux de l’Église de scientologie. Elle ajoute qu’il avait été question de ces principes dans des réunions de direction. «Ils apportaient un livre et ils leur arrivaient de lire un petit passage», raconte-t-elle.

Le départ de Mme Bourassa de l’entreprise n’est cependant pas relié avec le contrat de travail et les formations qui auraient poussé certains membres de personnel du club de golf à quitter leur emploi. Comme le poste de directrice générale qu’elle a occupé jusqu’en novembre dernier a été aboli, il n’a jamais été question qu’elle ait à suivre une quelconque formation ou à signer un contrat. Elle a cependant entendu parler d’un malaise entourant une certaine formation et un contrat que devaient signer les employés cadres. De plus, elle trouve triste que des employés comptant plusieurs années de service aient dû quitter leur emploi pour de telles raisons.

Rappelons que le groupe Thétasoft s’est porté acquéreur du club de golf en juillet dernier. Le projet de l’entreprise est d’installer un développement résidentiel de luxe en plein centre du terrain tout en préservant le golf. La transaction et le projet représenteraient un investissement de 40 millions $. Le groupe Thétasoft est impliqué dans d’autres développements domiciliaires à Trois-Rivières.

Il a été impossible de parler à M. Putorti qui était à l’extérieur du pays, hier. Néanmoins, selon TVA-Trois-Rivières, un des actionnaires soutient qu’il est hors de question de convertir qui que ce soit à la scientologie. Ses associés et lui souhaiteraient plutôt mettre en pratique une méthode de travail qui est déjà utilisée au sein d’autres entreprises.

{L’ex-directrice générale du club de golf, Hélène Bourassa confirme que les nouveaux propriétaires travaillent selon des principes d’administration s’apparentant à ceux de l’Église de scientologie.}