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{{25 mars 2010

Marc Allard

Le Soleil}}

(Québec) Le gouvernement québécois pourrait imposer des amendes ou même faire fermer Narconon l’an prochain si le centre de désintoxication scientologue de Trois-Rivières continue d’offrir ses services sans la certification du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).

Harold Fortin, l’attaché de presse de la ministre déléguée aux Services sociaux, Lise Thériault, a indiqué hier qu’à la suite de l’enquête du Soleil sur Narconon, l’Agence de la santé et de services sociaux de la Mauricie avait joint le centre pour le sommer de se conformer aux exigences du MSSS.

Auparavant facultative, la certification du MSSS pour les organismes privés ou communautaires qui exploitent une «ressource intervenant en toxicomanie et offrant de l’hébergement» deviendra obligatoire dès le 1er juillet 2011 en vertu d’une modification à la Loi sur les services de santé et les services sociaux, qui a été adoptée le 3 novembre 2009.

«Le fait qu’on ait mis en place ce projet de loi-là, ça va forcer Narconon à se certifier, a indiqué au Soleil Harold Fortin. C’est un exemple parfait où il est important d’agir dans ce secteur-là.»

Après le 1er juillet 2011, tous les organismes qui n’ont pas déposé de demande ou réussi à obtenir la certification devront payer des amendes ou fermer leurs portes.

Selon M. Fortin, Narconon a manifesté son intention de se certifier.

Pour obtenir la certification du MSSS, les centres de désintoxication devront notamment répondre à certains critères touchant les méthodes d’intervention, les aménagements physiques, la sécurité et la formation des employés.

La certification actuelle exige notamment qu’une proportion minimale de 50 % des intervenants à temps plein possède un diplôme universitaire ou collégial dans une discipline associée à l’intervention. Elle requiert aussi que les organismes reconnaissent et respectent les droits des résidents en accord avec la Charte québécoise des droits et libertés.

{{Témoignage troublant}}

Depuis 2001, Narconon s’est retrouvé dans la controverse plus d’une fois. Dimanche, Le Soleil révélait le témoignage de David Edgar Love, un ancien client et employé du centre de désintoxication scientologue, qui s’est dit victime de harcèlement, de menaces et de plusieurs autres violations de ses droits, en plus de ne pas avoir touché une partie importante de son salaire.

M. Love a porté plainte à la Commission des droits de la personne et à la Commission des normes du travail, qui enquêtent sur ses allégations.

Hier matin, dans Le Nouvelliste, le directeur de Narconon Trois-Rivières, Marc Bernard, a tenu à préciser qu’en dépit de ses liens avec la scientologie, Narconon n’est pas un centre de propagande où la pratique de la scientologie est obligatoire ou recommandée.

«Ici, nous acceptons toutes les couleurs, toutes les races, tou­tes les religions. Sur les 30 employés que nous avons, quatre ou cinq seulement font partie de l’église dont moi, je l’avoue. Je n’ai pas de cachettes à faire. En ce qui concerne les patients, nous ne leur parlons pas de ça. Nous respectons les droits de la personne avant tout. La preuve en est que nous avons accueilli ici des bouddhistes, des protestants, des musulmans, des catholiques, etc.», a-t-il expliqué.

{{Approb­ation médicale}}

M. Bernard a aussi précisé que le «programme de purification» de Narconon, à base de vitamines et de saunas, se fait avec l’approbation d’un médecin et que l’exercice qui consiste à donner des ordres à un cendrier permet d’«amener le client à donner une intention réelle à ses mots».

Marc Bernard déplore que Narconon se trouve régulièrement sur la sellette pour ses liens avec la scientologie. «Ce sont des attaques gratuites et inutiles qui proviennent souvent d’individus qui ne connaissent même pas le centre», a-t-il dit.

Avec Le Nouvelliste